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Le 29/03/2005 à 10h58 (212.234.**.***) |
jm -
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sondage eurobaromètre : les motivations du "non" en France (du 19 mars)
perte de souveraineté nationale 23%
manque d'information 22%
l'opposition de principe à l'Europe 19%
le refus de la Turquie en Europe 19%
le manque d'Europe sociale 17%
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Le 29/03/2005 à 03h43 (213.36.***.**) |
Fox @ Lionel -
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Les Européens méritent mieux
Tout en reconnaissant une éclairante analyse conjoncturelle (avec ce paradoxe : moins de pouvoir centralisé, injonction démocratique croissante) et des raisonnements fondés (dans la mise en perspective historique), je ne suis pas convaincu.
D'abord parce que, sur la forme, l'organisation de ce référendum ne donne pas l'impression que l'on prend au sérieux les citoyens (le jargon corporatiste affiche toujours une volonté d'exclusion des décisions, cela est souvent vérifiable, depuis les professions libérales, jusqu'aux Institutions sises à Bruxelles) - Du coup, manque de symbiose : élitisme artificiel, non pas basé sur le mérite, mais sur le relationnel... (Et hiatus entre ceux qui croient savent et ceux qui devraient croire sur parole)
Ensuite et surtout parce que l'O.S. Europ doit sûrement être révisée avant d'être validée, en fonction de valeurs plus profondes que celles, pragmatiques, du marché mondial, et d'une vision moins archaïque des mécanismes démocratiques.
(Et c'est là l'occasion, pourtant !)
"L'art du compromis" : je ne peut admettre cette locution, car elle est soit dévalorisante pour le compromis (qui est contractuel, sans flou artistique) soit dégradante pour l'Art qui a peu à faire avec la diplomatie et la *médiocratie* (def. : "ce qui plaît à tout le monde c'est ce qui ne dit rien à personne" comme je dis toujours).
C'est le point faible de ton argumentation : les compromissaires ne seront pas forcément des artistes dignes de ce nom ... (comme l'est doublement le brillant Jean Rochefort / Henri de Malassise, dans le film "St Germain ou la Négociation" avec le surprenant Rufus qui, lui, fait mieux le trait d'union entre la politique abstraite et la véritable sensibilité populaire et ses aspirations concrètes : en gros réussir à vivre et ne pas souffrir inutilement).
A ce titre, en simplifiant, l'alarmisme des pro-Constitution, concernant la menace de guerre n'est plus recevable : le quotidien banal compte autant si ce n'est plus qu'en temps de crise, la vie a son poids dialectique qu'il faut apprendre à appréhender correctement.
La Paix c'est plus que l'absence de guerre - L'amour davantage que l'absence de haine !
Ce sont des comptables (hagiographes des chiffres au mépris des lettres), et des petits chefs (les virtuoses habituels de la rétention d'information) qui s'épanouissent dans ce maquis juridique. (Les éminences grises restent champions de l'expression masquée, anonyme, l'exact contraire du travail artistique donc)...
C'est le règne des 3ème couteaux qui est à redouter. Or il n'est pas rentable (comme j'ai déjà tenté de l'expliquer) en aucun registre de valeur.
Bien sûr on peut apprécier de passer inaperçu, de se faire oublier. C'est valable pour ceux comme moi qui ne cherche pas à manipuler ni ne veulent être instrumentalisés, comme pour les sous-decideurs pour qui ne pas s'exposer est une stratégie de pouvoir. La gouvernance de l'Europe sert un peu à ça déjà actuellement ...
Tans que pouvoir sera synonyme de police / armée / justice (en faisant abstraction du 4ème pouvoir) je serai dans l'expectative.
Tant qu'il s'appuiera sur la volonté d'une poignée de simples mortels mis en exhergue (en lettres capitales gothiques) je serais sur la réserve ...
Et enfin parce qu'il serait peut être bon de prouver qu'il n'y a pas là un résultat constitutif, du à une forme dynamique d'inertie, déjà enclenchée depuis longtemps. Entériner la technocratie, tout en s'enlisant dans le culte de la Personnalité ? (Je vois mal QUI va pouvoir traiter des "affaires étrangères" à ce niveau, à ma place, et sans consulter les gens de mon immeuble ?!) Cette Constitution n'est pas en phase avec mes préoccupations.
("L' envahisseur" ? Qu'y-z-y viennent ! J'ai construits des pièges et j'ai un cidre redoutable pour l'accueillir éventuellement ... "L'ennemi intérieur" ? Il est déjà là... j'essaierais de discuter, sur le fond, plutôt que de me ruiner en armement pour "la défense" : on a déjà de quoi faire sauter quarante douze fois la planète !)
Quand va-t-on comprendre qu'une "politique étrangère" se fait avec des livres, des laboratoires, des échanges (malgré les coupes sombres dans les budgets francophiles d'année en année) et non pas des massues ?
La guerre aujourd'hui est économique : je n'ai absolument pas peur de l' Inde ou de la Chine (avec le jetlag 'le péril jaune" reste relatif ...) comme agresseur potentiel des champs de maïs, ou du centre ville. Il n'y a plus rien à piller dans notre pays : de Belleville à Chambord, les multinationales sont déjà partout alentour. (Une multinationale c'est toujours étranger, n'importe où ...)
Si cette Constitution Européenne se vante de prévoir le droit des enfants (par ex) ça ne veut pas dire que la constitution ailleurs prévoit la maltraitance licite, c'est simplement que les autres n'ont rien prévu (si ce n'est la loi du rendement ... que nous, européens, validons par notre silence et notre duplicité économique)
Je ne suis ni pour, mais je ne me résous pas à offrir un passe-droit que je ne comprends pas (et rendu quasi irréversible). La dichotomie entre ma compréhension et celle nécessaire pour ce pacte est effrayante.
Rien ne grand ne peut se faire (ni même se concevoir) sans enthousiasme
Les Européens méritent mieux : une véritable Démocratie Directe beaucoup plus réactive !
Les propos laudatifs sur l'Europe manquent sûrement d'imagination utopique : pourtant l'expérience est unique, et l'occasion trop belle !
"science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme disait Rabelais.
Ces engagements écrits, ça me fait penser à cette signalétique (-10, -12 etc-) au début d'un film comme Le Seigneur des Anneaux, qui disparaît en cours de route, et qui fait que le zappeur sensible peut tomber malencontreusement sur toute cette violence indigente et au final sur si peu de féerie ... Là encore, l'efficacité sans idéalisme, cela ne préfigure rien de bon.
Déjà : organiser une pétition dans un quartier n'est pas chose aisée, alors mettre la barre à 1 million de signatures, c'est assez ubuesque ... Pourquoi pas un référendum pendant qu'on y est ?? !!! 
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Le 29/03/2005 à 01h43 (213.36.***.***) |
l'NRV @ Lionel -
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bien compris (surtout le dernier paragraphe qui est bien explicatif) Mais au lieu de reprendre 10 ans pour négocier, peut être qu1 année suffirait à améliorer le truc (comme ça tous ces débats, hors "professionnels de la politique", auront pu être pris en compte ) (un peu comme avec le règlement de Munchesen ou je n'sais quoi récemment ...)
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Le 29/03/2005 à 00h36 (213.46.***.***) |
Lionel @ l'NRV2 service -
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Bien présenté et pas mal tourné, le commentaire. Mais au vu du pseudonyme choisi, j'ai envie de dire que si ce qu'on veut avant tout, c'est s'NRV, on trouvera toujours des motifs de le faire. Tu dis en conclusion que tu "aimerais entendre des raisons positives de voter 'oui'", mais tu sembles plutôt singulièrement aimanté par des propos qui se prêteront plus facilement "à l'énerve". Puisque tu as fait l'effort de suivre les liens que je proposais (merci), tu auras peut-être noté que le papier de Guillaume Klossa fournissait des raisons positives. De mon côté, modestement, je crois avoir aussi essayé de fournir des raisons positives et sereines de voter "Oui", pour faire avancer l'intégration politique.
Mais il est vrai que le résultat du référendum dépendra en bonne partie de la proportion de ceux qui préfèreront s'NRV plutôt que de réfléchir et se prononcer sur la question. Ceux qui, même lorsqu'ils demandent des "raisons positives", préfèreraient tout de même qu'on ne leur en fournisse pas trop -- ou alors ils feront semblant de ne pas les avoir vues -- parce qu'ils ont tellement plus envie de s'énerver !
La concurrence est une question délicate sur laquelle, personnellement, je n'ai pas encore fait totalement le clair. Dans mon secteur, la traduction, qui n'est pas une profession réglementée, on opère en pleine concurrence. Il y a quelques années, un certain nombre de syndicats professionnels ont milité pour une réglementation de la profession, avec création d'un Ordre des traducteurs. L'argument principal était de favoriser une plus grande qualité des traductions, mais la motivation réelle était de lutter contre la concurrence en rendant bien plus difficile l'accès à la profession. Si le projet avait été mené à bien, les traducteurs installés et à jour de toutes leurs cotisations auraient été inscrits automatiquement à l'Ordre. Si j'avais considéré mon seul intérêt personnel, j'aurais dû être en faveur de ce projet. Mais je m'y suis opposé (et je n'étais évidemment pas le seul), car il me paraissait d'inspiration corporatiste et visait à verrouiller une profession qui a le mérite d'être accessible à tous et dont les meilleurs éléments viennent d'horizons divers et ne sont pas obligatoirement passés par un cursus de "professionnel de la profession" (les traducteurs sont des drôles de numéros... et doivent le rester ! ). Juste pour dire que les choses ne sont pas aussi simples que "Concurrence = mal", "Pas concurrence = Bien".
Je ne dis pas non plus que la concurrence, c'est bien partout. Chercher à mettre le chemin de fer en concurrence, ça me paraît absurde, par exemple. Je n'ai pas suivi le dossier, mais j'ose espérer que le désastre anglais de la libéralisation du train auront enterré cette piste-là.
NRV : "1/ La faute à qui, s'il leur faudrait 15 ans pour réviser leur copie ? Significatif : quelle lourdeur rien que pour arriver à se mettre d'accord sur les règles du jeu !?"
Aïe, le commentaire méprisant habituel pour le personnel politique ! Cette lourdeur, cher NRV, c'est le jeu de la négociation entre pays démocratiques qui n'ont pas tous les mêmes intérêts. Imagine-toi notre débat ici, où nous sommes loin d'être tous d'accord, multiplie-le par des milliers de forums du même genre et d'instances démocratiques, associatives, syndicales, etc. Nos gouvernants et ceux des autres pays négocient avec les mandats de toutes ces voix, en gros. Il leur arrive par exemple de défendre pied à pied les intérêts des agriculteurs français, alors que toi ou moi ne considérons peut-être pas la poursuite de la Politique Agricole Commune en l'état comme une priorité. Mais imagine-toi que chaque petit point de chaque domaine d'intervention de l'Union est susceptible de faire l'objet de négociations acharnées, voire de foires d'empoigne, voire de blocages qui durent des années. C'est une des raisons positives de voter "oui" : si ce traité n'est pas parfait, il n'est pas vilain et il est l'aboutissement d'un processus d'une dizaine d'années de négociation..
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Le 28/03/2005 à 18h31 (213.36.***.*) |
NRV2 service -
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Humble commentaire des propos de Claudie :
"54 % des Français estiment que la concurrence est une bonne chose parce qu'elle permet de réduire les coûts pour les consommateurs" (Sondage l'Humanité-CSA sur le traité constitutionnel novembre 2004.)
voilà comment on oriente la réponse des sondés : "le
libéralisme c'est bien si ça me fait faire des économies"
étant la vraie réponse, certifiée par http://bmarcore.club.fr/Tine/E171.htm">Mr
de La palisse ...
"[les français] doivent au jeu
de la concurrence une baisse spectaculaire des prix dans des domaines aussi essentiels
que les télécommunications (chute de 50 % des prix du téléphone
en France depuis 1998 ) et des transports. Ils lui doivent d'être protégés
contre les abus de sociétés comme [beeep *], condamnée par
la Commission européenne à une amende de 500 millions d'euros en
2004 pour abus de position dominante."
(* la société des actionnaires de Bill Gates)
C'est bizarre mais pourtant je paye plus cher, en télécommunications
diverses et en déplacements, que jamais ... (ça s'explique : la
"concurrence" évoquée n'est en fait qu'une distribution
de nouvelles technologies, le portable se "démocratisant" avec
les réseaux parallèles ("concurrents") envahissant nos
campagnes et notre espace stratosphérique, chacun de leur côté.
Parenthèse : les "concurrents" ont tout de même réussi
à se mettre d'accord pour ne rien faire en cas de vol d'appareil, hormis
vendre du neuf, pendant plusieurs années ...)
500 patates ? Question bête : Ils en ont fait quoi à Bruxelles ?
(... moi on ne m'a rien proposé pour compenser les incroyables préjudices
moral et technique liés à Windaube ... )
"Certes, [...] l'objectif final est
de «reprendre la discussion entre les gouvernements, dans un tout autre
rapport de forces». Pour un nouveau traité dans dix ou quinze ans?
1/ La faute à qui, s'il leur faudrait 15 ans pour réviser leur copie
? Significatif : quelle lourdeur rien que pour arriver à se mettre d'accord
sur les règles du jeu !?
Mais si la Constitution européenne
est impossible à réviser à vingt-cinq, comme on le prétend,
comment révisera-t-on le traité de Nice, pourtant beaucoup plus
rigide ?
2/ ça s'appelle "la politique du pire" : je fais marche avant
parce que c'est plus dur de faire marche arrière (à Nice, c'est
un traité pourtant, pas une Constitution)
Nous serons le seul pays, peut-être
aux côtés du Royaume-Uni eurosceptique, à ne pas avoir ratifié,
quand l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie l'auront fait.
3/ My tailor is rich ... (je m'entraîne : l'eurosceptique est si british
...)
Un «tout autre rapport de forces»
assurément : celui qui conduira à notre marginalisation."
4/ d'être marginalisé ne m'a jamais fait peur (on s'y fait très
bien, surtout à 65 millions de personnes au bas mot ...) J'aimerais
entendre des raisons positives de voter "oui", et pas des trucs alarmistes
ou radicaux ! ("c'est tout le contraire" dit-elle tout
le temps : on ne peut plus discuter si on ne fait pas des compromis aussi
au préalable ...)
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Le 28/03/2005 à 16h15 (213.36.***.**) |
billetaroule -
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La conquête spatiale pourrait-elle s'inclure dans les éventuels "services d'intérêt économique général" ? ... Est-ce vraiment un "service" ? L'intérêt général c'est sûr, mais ... ... à moins de grappiller sur le budget d'une "Agence Européenne de Défense?" prospère (... "et youp-là boom !)
Ou alors c'est une mission transgénérationnelle strictement improductive, et donc parfaitement implanifiable dans ce contexte étriqué...
(ça me fait encore mal au seins de penser qu'on a détruit la Station Mir -bonjour la pollution de l'espace, en passant- par manque de moyens (financiers) pour garantir la maintenance, et par désintérêt politique généralisé...)
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Le 28/03/2005 à 15h11 (213.36.**.***) |
rouletabille @ lionel -
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Content de t'avoir dégoté ces liens cosmiques
Mais ne va trop vite en amalgame : on peut avoir un programme spatial sans avoir ratifié une quelconque Constitution (une Constitution quelconque ?) (D'ailleurs il dit que la France est le seul pays européen à s'impliquer assez, et encore : pas assez)
On voit ce qu'il répond aussi (en janvier 2004) :
"C'est mieux d'être le mari : d'une cosmonaute ou d'une ministre ?
Cosmonaute sans hésiter. Nous avions le même but, le même idéal. Plus de bonheur aussi."
La messe est dite : sans s'immiscer trop dans la sphère privée, on devine que la politique ce n'est pas son truc (il préfère la poésie, la photo, et le saxo !)
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Le 28/03/2005 à 11h15 (213.46.***.***) |
Lionel @ Rouletabille -
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Super, l'interview et les photos de Jean-Pierre Haigneré, merci ! Je suis fondu d'astronautique depuis l'âge de 10 ans. Je tenais des cahiers illustrés sur les programmes de vols habités Mercury et Gemini des Américains, Vostok et Voskhod des Russes, pour culminer avec le programme Apollo, les missions décrites dans le détail, les noms de tous les astronautes, les photos, etc. ! Et puis après Apollo, c'est devenu nettement moins exaltant... Mais depuis la grande réussite et les superbes photos de Mars de la mission Pathfinder de 1997, amplifiées par les beaux succès de l'année dernière des robots américains Opportunity et Spirit et de l'orbiteur européen Mars Express, tout ça est de nouveau excitant ! 
Sinon, franchement, JP Haigneré fait partie du corps européen des spationautes, il travaille pour l'Agence spatiale européenne, je te fiche mon billet qu'il est à fond pour la construction européenne (il y participe pleinement, en fait) et qu'il ne mégottera pas son "Oui" au référendum.
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Le 28/03/2005 à 06h10 (213.36.***.***) |
rouletabille -
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Claudie Haigneré est ministre déléguée aux Affaires européennes, (donc pas vraiment neutre, la cosmonaute. J'aimerais bien avoir l'opinion de son mari, spacionaute soucieux d'environnement ...)
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Le 28/03/2005 à 00h39 (213.245.***.**) |
Lionel -
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Comme promis précédemment, voici une sélection d'opinion notables parmi les "Rebonds" de ces 2 dernières semaines dans Libération.
• D'abord un papier qui présente très bien le contexte, les enjeux et les raisons de voter oui, http://lionel.lumbroso.free.fr/divers/Bleu2005/050317_Le-jour-ou-le-Oui-lemportera.htm">Le jour où le oui l'emportera, de Guillaume Klossa.
• Ensuite, le meilleur papier que j'aie lu pour défendre le vote "Non", http://lionel.lumbroso.free.fr/divers/Bleu2005/050315_Au-dela-du-oui-et-du-non.htm">Au-delà du oui et du non, de René Passet.
• En troisième, le papier du président d'Attac-France, Jacques Nikonoff, http://lionel.lumbroso.free.fr/divers/Bleu2005/050323_Cette-Constitution-non-merci.htm">Cette constitution, non merci, non pas parce qu'il est bien argumenté, mais parce qu'il est typique et que...
• ...Claudie Haigneré y répond directement et avec pertinence dans ce dernier papier, http://lionel.lumbroso.free.fr/divers/Bleu2005/050325_La-Constitution-merite-le-debat.htm">La constitution mérite le débat.
@ jc : (PS: Pas de nouvelles de Guitouche ? J'ai son phone si tu veux)
@ Ptitgillou : C'est tout à fait compréhensible, no problem, amigo ! J'aurais tendance à dire que "l'incapacité chronique" dont tu parles est bien partagée entre les dirigeants politiques et le peuple. Dit autrement : les politiques sont largement à l'image du peuple qui les élit. Tu ironises d'ailleurs toi-même sans méchanceté sur un des travers français. Les avancées sociales du traité ne sont pas énormes, non, mais comme je le disais, de telles avancées sont conditionnées par l'intégration politique et cette constitution fait avancer l'intégration politique à plusieurs titres (c'est le sens du slogan choisi par le Parti Socialiste : "L'Europe sociale passe par le Oui") ; après, il y encore plein de boulot, c'est sûr ! Sinon, je suis ravi que tu sois aussi un européen convaincu ! 
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Le 27/03/2005 à 15h30 (213.245.***.**) |
Lionel - (Pro-européen convaincu)
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2ème partie ● ARGUMENTAIRE : Combler une partie du déficit politique au niveau européen ●
Après une première partie consacrée i) à quelques valeurs en lesquelles on peut encore croire, comme le progrès et l'engagement pour la construction européenne, ii) à la critique d'un certain nihilisme ambiant et iii) à une défense du réformisme, je voudrais aborder des questions politiques et économiques à même de justifier la ratification du Traité constitutionnel européen.
Dans la série des déficits actuels évoquée brièvement ces derniers temps par Fox et par moi, le déficit de politique est peut-être celui qui contribue le plus à la sensation de malaise de tous. Rappel de définitions :
Politique n.f. 1. Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines
Politique adj. [...] 2. mod. Relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée.
--= De l'Etat-nation souverain au double niveau de pouvoir local/global : pas facile ! =--
L'actuel déficit de politique a une explication principale, qui n'implique aucun bouc émissaire particulier : nous sommes en plein dans une époque de transition politique. Le règne politique de l'État-nation, qui a duré, en gros, de Louis XIV à la 2e moitié du XXe siècle, se voit doublement obligé de renoncer à une partie de ses pouvoirs :
[1] d'une part, il est maintenant évident que différents problèmes géopolitiques ne peuvent pas se régler au niveau national mais à un niveau supérieur, continental ou mondial (c'est notamment le cas de questions écologiques, mais aussi de la régulation économique, etc.)
[2] d'autre part, les progrès constants de la démocratie et de sa pratique entraînent une demande naturelle et pressante de transfert de pouvoirs au niveau inférieur, au plus près des problèmes quotidiens des collectivités.
Il s'agit donc d'une transition entre un pouvoir central national et quasi unique, et une nouvelle articulation des pouvoirs, qu'on peut nommer en raccourci local/global. Aujourd'hui, le sujet n'est pas la décentralisation, donc je n'en dirai pas plus sur la question de la délégation des pouvoirs au niveau local. Concernant la délégation de pouvoirs à un échelon supérieur, pas mal de voies ont été ouvertes depuis 1945 dans différents domaines (ONU, OTAN, OMC, OMS, etc., etc.), mais la construction de l'Union européenne est sans doute l'effort le plus important et le plus soutenu dans ce sens.
oOo
--= Développer l'art du compromis pour rattraper les retards politiques =--
On constate cependant que l'intégration économique a été plus rapide que l'intégration politique (qui conditionne les avancées dites "sociales"). Pourquoi ? Parce que l'intégration politique implique des abandons de souveraineté, et qu'il est très difficile à des États et à leurs peuples nationaux de renoncer à un pouvoir. Dans ce contexte, la négociation politique est -- peut-être encore plus que les autres types de négociations -- l'art du compromis. Chaque partie ne peut pas s'attendre à voir tous ses désirs satisfaits, tous ses intérêts propres préservés. Or, trouver des compromis acceptables à 2 ou 3 est déjà difficile ; à 12 ou 15, c'est un challenge presque insurmontable, mais à force de palabres et de discussions acharnées, ça a produit des "vrais morceaux" d'intégration politique une fois tous les 10-15 ans : notamment, la plus grande intégration de Maastricht et la monnaie unique (un réel effort d'abandon de souveraineté) et le traité constitutionnel d'aujourd'hui. A 25, laissez tomber, les compromis sont quasi impossibles, d'autant que les ex-Pays de l'Est récemment entrés ne sont pas dans le même état d'esprit que les premiers pays promoteurs de l'Union.
--= Les nécessaires petits pas de l'intégration politique : exemple =--
D'ailleurs, au tournant des années 80-90, il y a eu un grand débat au sein des supporteurs de la construction européenne, concernant la voie à adopter après Maastricht : Approfondissement ou Élargissement ? "Approfondissement" voulait dire un effort particulier et volontariste pour accélérer l'intégration politique, qui était en retard sur l'économique, avant tout nouvel élargissement ; c'était l'option défendue par les plus ardents europhiles comme moi et par la France et son président Mitterrand. "Élargissement" voulait dire donner la priorité à l'ouverture aux autres pays européens. Si c'est finalement et malheureusement l'élargissement qui l'a emporté, c'est pour des raisons de négociation politique : l'Allemagne venait de voir enfin tomber le "rideau de fer", les pays de l'Est se libéraient l'un après l'autre du joug soviétique, l'Allemagne, coincée pendant près de 50 ans entre Europe de l'Ouest et Europe soviétique, voulait absolument faire en sorte que ces pays ne retombent pas de nouveau sous influence russe et mit tout son poids dans la balance pour demander l'élargissement de l'UE à ces pays. Or on sait que l'UE est portée depuis toujours par le couple Franco-Allemand et que la bonne entente de ce couple fait que si l'un des deux demande instamment quelque chose, son plus proche partenaire l'accepte pour ne rien compromettre de l'entente. C'est ce qui s'est passé pour l'élargissement, c'était un acte politique dans le bon sens du terme (renoncer à notre objectif préféré pour préserver le moteur de la construction politique) mais cela a tout de même plombé la construction. C'est dire combien ces efforts de construction se font dans la difficulté, même lorsque la bonne volonté est présente.
oOo
--= Un Traité constitutionnel qui fait avancer l'Union à plusieurs titres =--
Le Traité établissant une Constitution pour l'Europe est donc une des rares occasions (tous les 10-15 ans, ai-je indiqué) où les États composant l'Union parviennent à produire, à force de longues discussions/négociations, un supplément de structure politique, d'intégration politique à leur projet. Et ce Traité n'est vraiment pas vilain, il représente de nettes avancées. Il instaure une Charte des droits fondamentaux de tous les individus de l'Union, des droits dont le respect s'impose dans tous les États ; il confère aux citoyens plus de contrôle démocratique en leur permettant de proposer des lois par pétition réunissant 1 million de signatures. Il donne à l'Europe une voix unique donc plus forte en politique étrangère (création d'un Ministre des Affaires étrangères) et rénove les règles de vote et de fonctionnement institutionnel, de sorte que ce fonctionnement ne soit pas bloqué à 25 ou à 28 pays.
Il est reproché au Traité, dans sa Partie III/Titre III, de rentrer trop dans les détails des politiques menées, notamment les politiques économiques. Comparé à une Constitution nationale d'il y a 200 ans, il est vrai qu'on peut s'étonner de voir énoncer les principes de fonctionnement du marché intérieur, etc. Mais d'une part, il n'y a rien là qui n'ait pas déjà été énoncé dans d'autres traités européens ; et d'autre part, cette profusion de détails politiques est due au fait, là encore, que l'Union est en déficit de politique et que toute action d'intégration politique doit être explicitement formulée pour exister.
Je dirais même que, de mon point de vue, on ne va pas assez loin dans les politiques économiques communes. J'aurais aimé, par exemple, qu'on convienne d'aller plus loin sur l'action de la Banque Centrale Européenne ; qu'elle ne se cantonne pas à la monnaie et à la maîtrise de l'inflation mais qu'elle tienne compte des conjonctures économiques et de l'intérêt ponctuel des pays de la zone pour desserrer un peu les taux de crédit lorsqu'il faut donner un coup de pouce à la croissance.
oOo
--= "L'Europe sociale passe par le Oui" =--
Concluons avant de faire vraiment trop long : L'analyse selon laquelle ce traité est une avancée politique positive pour les peuples européens, je suis loin d'être le seul à la faire. La totalité des partis socialistes des pays de l'Union et la quasi totalité des syndicats de travailleurs de l'Union (90% à soutenir le "OUI" à la Confédération européenne des syndicats) y voient de réels progrès dans tous les domaines. Faut-il vraiment se demander, comme le ferait peut-être ATTAC dans ses questionnaires simplistes et démagogiques, si
1) Ces socialistes et ces syndicalistes sont des imbéciles qui se laissent tous berner par l'"ultralibéralisme" ;
2) Ces socialistes et ces syndicalistes sont complices du grand capital et des forces antisociales ;
3) Les forces de gauche de la gauche françaises, censément les seules éclairées et indépendantes, font une analyse à l'opposé de celles de toutes les autres entités européennes de gauche, mais c'est elles qui ont raison ?
On peut y voir une nouvelle expression d'un travers assez français, celui de faire la leçon à tous les autres en se croyant supérieurs à eux (en compréhension, en intégrité morale, etc.). Je reviendrai peut-être, dans une 3e partie, sur les perspectives qu'ouvriraient un "Non" français à ce Traité constitutionnel.
Mais pour l'heure, j'espère avoir fourni des arguments compréhensibles et convaincants pour expliquer pourquoi je voterai résolument "OUI" à ce référendum et pourquoi j'invite mes concitoyens à voter "OUI" également. Si certains se posent des questions sur tel ou tel point, je serais heureux d'essayer d'y répondre (en faisant plus court qu'aujourd'hui, bien sûr !) ou de débattre avec des gens d'avis différents. Dans une contrib suivante, je donnerai des liens sur des "Rebonds" de Libération qui m'ont paru bien argumentés.
"L'Europe sociale passe par le Oui" 
ooOoo
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Le 27/03/2005 à 13h45 (82.123.**.***) |
petite question -
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Au fait, c'est qui la maman de l'oeuf de Pâques, la poule en chocolat??
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Le 27/03/2005 à 05h47 (213.36.***.***) |
"la beauté cachée delay ..." -
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delayhttp://www.amiel.co.uk/images/LADYLICORNE_2.jpg">
http://www.cmhc-schl.gc.ca/publications/fr/rh-pr/tech/images/00-137f-fig1.gif"> "... se voit sans délais ..." (Gainsbourg) JOYEUSES PAQUES !
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Le 25/03/2005 à 06h06 (213.36.*.**) |
Pr Fox -
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Qui a dit "ça magouille ?" ...
Qui aurait dit que ça magouillerait ? ...
L'Art & la Manière (du convéniant)
En tout cas, qui oserait dire encore qu'il n'y a rien à faire ! ? (Maintenant, l'information elle est là, il suffit de ne pas détourner la face ...)
Exemple : A propos de variations dans la gamme des responsabilités, et de leur assomption fluctuante, si on revient aux choses sérieuses quelques instants ... www.air-interieur.org (cf. la pollution intérieure)
On peut jeter un oeil aussi à ce genre d'articles assez édifiants (même si parfois un peu flippants, enfin disons plutôt : alarmants ...) :
http://andeva.free.fr/infos/2004/10.htm"> {à propos du livre de François Malye "Amiante : 100.000 morts à venir"}
http://www.csc-en-ligne.be/Actualite/Nouvelles/Detail/Amiante.asp">{la pratique, la lutte}
http://www.cchst.ca/reponsessst/diseases/legion.html"> {"syndrome des bâtiments malsains" http://www.bertignac.com/forum_jaune/imginc/news_new.gif">: mesures à prendre en espace confiné} ("c'est nouveau, ça vient de sortir")
http://interbat.cstb.fr/article3.asp?id_une=184"> {la totale ! panorama très complet ...}
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Le 24/03/2005 à 08h36 (213.36.*.***) |
remake (Fox Ltd) -
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