Gnac of the day
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Le 30/08/2004 à 00h51 (82.120.***.***)
nyto - @ Lionel
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Le 29/08/2004 à 23h12 (213.245.***.**)
Lee-O @ Guitouche -
Ah, Guitouche, ton compliment me fait évidemment bien plaisir, merci ! Tiens, d'ailleurs, toi aussi, il me semble que ça faisait un moment qu'on ne t'avait pas lu et en outre, on devait se voir avant les vacances. Tu m'envoies ton nouveau planning de gardes du mois par mail ? on va bien finir par y arriver !

Le 29/08/2004 à 19h29 (62.34.**.***)
guitouche -
je lis et comprend que le sieur lionel est de retour ça fait du bien à ma sagesse empirique...(je sais po si ça se dit mais enfin j'me comprends!!! ) 2 contribs 2 fois dans le mille du sujet thanks lee-O!...(et tous les autres précedemment intervenus of course) thanks all! thanks blue's one!

Le 29/08/2004 à 17h09 (213.245.***.**)
Lionel @ Fox, Nebo, Louis et al. -
Comme je l'ai écrit, je reste personnellement ouvert à d'éventuelles futures explications rationnelles de phénomènes qui semblent actuellement relever plutôt de l'irrationel (sans connotation péjorative, j'espère qu'on l'aura compris dans mon long propos). Ton concept de "bord de carte" est intéressant, Louis, merci de l'info, mais en plus de ceux dont tu parles (ceux qui nient qu'il existe quoi que ce soit au-delà de la carte), le concept peut être également opposé à ceux qui font des hypothèses peu fondées sur ce qui se trouve au-delà du territoire cartographié. Lorsque le territoire est encore inconnu ou incompris, il est aisé de voir et on le constate dans toute l'histoire humaine que chacun peut imaginer ce qu'il veut. C'est pourquoi je privilégie, comme je l'ai écrit, l'agnosticisme, au sens générique (et non strictement religieux). Définition du Petit Robert : "Doctrine d'après laquelle tout ce qui est au-delà du donné expérimental (tout ce qui est métaphysique) est inconnaissable". Autrement dit, si on ne peut pas faire (suffisamment) d'expériences montrant la reproductibilité systématique d'un phénomène, le phénomène ne relève pas -- au moins tant que ces conditions ne changent pas -- de la connaissance (de la science, du rationnel).

Nebo, tu l'auras peut-être compris, mon propos était précisément de défendre que ces deux médecines ne relèvent pas d'un même Savoir. J'utilisais "savoir" comme synonyme de connaissance rationnelle, au moins pour les domaines rationnels (la connaissance sur les "sciences humaines", notamment, étant par exemple moins rationnelle). Tu m'amènes donc à distinguer "savoir factuel" et "savoir empirique", transmis souvent par la "sagesse populaire" plus que retrouvé par expérimentation, et qui n'est pas du même ordre.

Un de mes propos est précisément de faire remarquer que la science a acquis un tel pouvoir de conviction (pour de solides raisons) qu'elle a tendance à contaminer tous les autres champs dans l'esprit même de ceux qui disent ou croient contester cet ordre scientifique. Dans le hors-série de La Recherche que j'ai déjà cité, Bruno Latour, dans son stimulant article "La comédie des erreurs", fait remarquer, entre autres paradoxes, que contrairement à une idée reçue, les religieux fondamentalistes et mêmes les théologiens pèchent beaucoup plus par excès de scientisme et de positivisme que par irrationalisme ; en effet, ils appliquent aux écritures saintes une lecture totalement factuelle, une lecture "scientifique" qui prend chaque précepte ou parabole au pied de la lettre. Ce faisant, ils appauvrissent terriblement la substance réelle, métaphorique, philosophique, symbolique de ces textes, ils les dévaluent.

Quand je prends mes 3 granules de "Passiflora composé" ou d'"Apis Melliflora", qui me sont le plus souvent donnés par Gena, j'ai désormais mieux à faire que de m'inquiéter si ça relève du rationnel ou pas. (Au passage, notons la posologie traditionnelle des 3 granules, qui semble beaucoup plus symbolique que scientifique, après ce qu'on a vu sur les dilutions et les proportions de principe actif.) Je prends, ça ne peut pas faire de mal, c'est doux, c'est du rituel (les 3, sous la langue, on les roule, c'est sucré, etc.), ça me relie temporairement à une communauté donnée, et le plus important, c'est peut-être que c'est Gena qui me les donne, il y a une certaine relation thérapeutique, "she cares", elle a le souci de l'autre, de moi. Tout ça fait du bien, n'a pas besoin de relever du scientifique, et n'est pas tout à fait du même ordre que lorsque que je prend 1 gramme de paracétamol pour calmer une douleur.

Pour le reste de l'argumentation, et même si le ton de l'article est un peu trop sévère et rationaliste "pur et dur" à mon goût, on trouvera bon nombre de points pertinents dans http://charlatans.free.fr/homeo.html" TARGET="_blank">cette analyse critique de l'homéopathie.

Bon, tout cela dit, je ne cherche pas à contester à toute force un autre point de vue, d'autres convictions ; je propose moi-même un point de vue qui essaye de dépasser les conflictualités oiseuses ; s'il est convaincant, tant mieux, s'il ne l'est pas assez, comptez sur moi pour continuer de toute façon à le travailler.

Le 29/08/2004 à 04h14 (212.47.***.***)
Fox -
Précision :
il n'y a pas une mais des légionneloses (des souches différentes). Ce qui permet de noyer le poisson plus facilement. (cf. "Cas individuels" isolés : c-à-d pas au même moment, au même endroit (de soins), avec exactement la même maladie que d'autres cas)

"Psycho-killer ... Qu'est-ce-que c'est ?"
(Tatatata tata taaaa... Talking Heads)
En parlant de ma mère (une fois n'est pas coutume), une des raisons qui l'ont conduite à "rouspéter" :
Il y a 3 solutions quand il commence à faire froid dehors, que la fenêtre est restée ouverte et que, mettons, tu es immobilisée par les tuyaux sur ton lit :
- soit tu appelles l'infirmière avec la sonnerie (et non pas un voyant lumineux qui serait placé à un endroit stratégique : tous les endroits sont devenus stratégiques ) comme ça tu réveilles tous les malades de l'étage, et tu te fais engueuler par la seule infirmière dispo (qui ne peut être partout, qu'elle te dira, avec raison)
- soit tu décroches ton téléphone et tu t'épanches auprès de ton fils (sans se lamenter... les dents serrées) en espérant ... un changement.
- soit tu meurs (de froid, de lassitude ... d'une maladie qui passait par là.)
Parfois, t'essayes les 3 ...

(tiens j'vais aller faire un tour sur le jaune, voir si les chtroumpfs sont arrivés...)

Le 28/08/2004 à 22h59 (82.121.***.***)
Nebo -
Dany...là où je veux en venir...c'est que comme le disait le Docteur Olivenstein dans les années 60/70 en parlant des drogues (mais ça marche, je pense, pour tout) c'est que "le produit n'est Rien...mais le terrain est tout"...le "terrain" est tout...autrement dit l'Organisme, à savoir pas seulement notre réseau de muscles et de nerfs et de cellules mais aussi le Psychisme.

Bien entendu...je ne vais pas clamer sur les toits que "fumer c'est bien" et que le "tabac n'est pas dangereux"...je passerai pour un sacré loustic ! Non ? ... Tu me diras, je passe déjà pour un sacré loustic en bien des occasions que je veux sérieuses ! ...Enfin, ce qui me les gonfle et me les gonflera toujours c'est le Moralisme qui consiste à en rajouter toujours une couche dans les interdits ou les permissions ! Cette attitude vient bien souvent d'anciens fumeurs qui, pensant avoir décroché la timbale en arrêtant, veulent à tout prix convertir les fumeurs. C'est comme le prosélytisme de certaines religions... Moi je pense que les cancers ont explosés au 20ème Siècle avec la prolifération d'un mode de Vie stressant et déséquilibré...alors là, c'est entendu, on ne fume plus la pipe pour savourer le tabac et la bonne conversation au soleil couchant après une journée éreintente (pour parler des histoires de grands chasseurs autour du tipi en savourant son mélange de Sauge et de tabac). Les indiens ont d'ailleurs été exterminés par la grippe Européenne et l'Alcool des Visages pâles...pas par le Cancer...mais ceci est une autre histoire.

Une Vie au grand air...de l'exercice physique...de la nouriture saine...pas de névroses manichéenne Judéo-Chrétienne...les indiens pouvaient, à mon avis, fumer leur tabac avec plus de détente et moins de risques que nous en 2004 dans la pollution Occidentale avec notre quête pour la survie. Tu vois où je veux en venir ?

Pour ce qui est de la médecine officielle et de la médecine alternative...bien sûr, ne serait ce que par la chirurgie, la médecine officielle a réalisé de vrais miracles dont j'ai des preuves autour de moi...il n'empêche que la médecine officielle se voile la Face par Orgueil (faut croire!) ou par intérêt devant les résultats de ces médecines parrallèles dont j'ai des preuves autour de moi aussi. Curieusement, les docteurs homéopathes sérieux que j'ai pu rencontrer m'ont toujours semblés ouverts à la médecine officielle. Ils partent du principes que les deux branches sont complémentaires et font parti d'un même Savoir...mais les médecins officiels, bloqués dans leur triste convention, ont du mal à se tourner vers ces médecines là...ceux, parmi eux, qui font une formation supplémentaire en acupuncture, Homéopathie ou Ostéopathie le font souvent parce qu'ils savent que ces méthodes ont aussi le vent en poupe...c'est donc pour eux synonyme d'entrées d'argent supplémentaires...des patients en plus. Or la Médecine avec un grand "M" gagnerait à unir les disciplines plutôt qu'à les opposer...les résultats sur les patients, si cette union avait lieu, parleraient d'eux-mêmes. Dieu merci des exceptions parmi la gent médicale existent...mais, généralement, en France en tout cas, elles ne viennent que confirmer la règle de la gueguerre dans la cour de récréation...au grand désarroi des malades.

Les Suisses, les Britanniques, les Irlandais, les Scandinaves, les Hollandais sont CARRÉMENT en avance sur nous ! Il serait temps qu'on se réveille un peu... Non ?

Et il ne manquerait plus que quelqu'un dise que les Suisses, Britanniques, Scandinaves, Hollandais, etc...sont moins compétents que nous ! Ce serait le comble !

Le 28/08/2004 à 22h01 (80.12.**.***)
dany des rues -
c'est comme la ceinture de securité. parait que y'a des cas où ca peut te sauver la vie de pas la mettre, mais ca doit etre quand meme rare! ceci dit, pour toi nebo, derogation speciale pour que tu continue definitivement de fumer, t'insistes vraiment de trop...

Le 28/08/2004 à 21h18 (82.121.***.***)
Nebo - PARADOXE
Quels mineurs de fond développaient BEAUCOUP MOINS LE CANCER DES POUMONS que les autres ???

Ben ceux qui fumaient...ben oui...leurs poumons, du coup, sécretaient une substance glaireuse, comme chez tous les fumeurs, et du coup la poussière de charbon ne les touchait pas...c'était une sorte de protection...

Le 28/08/2004 à 21h12 (82.121.***.***)
Nebo -

Le 28/08/2004 à 19h00 (193.250.**.***)
dany des rues -
c'est vachement bien que vous vous soussiez autant des differentes medecines, comme je suis jamais malade, je ne m'en soucie pas.... mais je sais que ca pourait viendre vite. on pense tojours que crever est un truc qui se passe apres les 70... y'a 2 ans, j'ai perdu un pote d'une tumeur au cerveau. et depuis je me penche sur ce genre de cas de figure. pareil, dans le village à coté, l'an dernier y'a une nana de 42 ans qu'est morte brutalement d'une rupture d'anevrisme. parait que ce truc là peut arriver à n'importe qui, n'importe quand...

sinon, le truc à vraiment reconsiderer les gars, C'EST LA CLOPE!!!!!! prends 2 mecs de 45 balais, l'un corps sein, l'autre qui clope ou biberonne.... il fait limite 20 ans de plus! ca laisse penser qu'il av crever 20 ans plus tot...... serieux avant penser medecine, pensez à arreter de fumer!!!!!

Le 28/08/2004 à 17h29 (*.*.*.*)
louis - @ lionel
oui, du sérieux en effet, grande et belle contribution !
ça pose bien le débat, et ça nous confirme qu'on (scientifiques y compris) est bien loin de tout comprendre.... j'aurais tendance à critiquer les scientifiques en général, pour ce qu'on appelle, je crois, le phénomène du "bord de carte" , un peu comme à l'époque où on était persuadé que le finistere était le bout de la terre.... un peu comme un déni systematique de ce qu'on ignore...voila en bref..

mais au sujet de l'homeopathie et les dissolutions différentes dans divers pays : j'ai du mal à croire au stricte effet placebo ou psychologique... je crois plutôt en un genre de vaccination infinitesimale qui va reveiller des fonctions de maniere bien inconnue... alors au niveau des dissolutions, oui, c'est sans doute au pif...
Mais sur ma Lola, qui ne sait même pas qu'on lui refile un medoc, les effets de l'homeopathie sont parfois excellents, parfois contraires, parfois même violents... et pour ça, j'ai du mal à croire que c'est juste un psycho-machin, même si on n'y comprend rien.

Le 28/08/2004 à 16h25 (82.121.***.**)
Nebo -
Vu à la télé...alors que je zappais...en début d'après midi...juste quelques secondes d'une emission sur les poux et le typhus où ils prétendaient soigner, au Brésil, les poules contre les poux (en élevage industriel) avec les petites boulettes au sucre qui provoquent donc, ici, un effet Placebo sur ces bestioles à plume...puisque ça marche...plus de poux sur les poules......et également...plus de poux sur les chiens des éleveurs de poules...et (le commentateur affirme)...certains ont refilé les "boulettes au sucre" à leurs enfants avec des résultats positifs : pas de poux chez les enfants...

Quelqu'un a vu l'emission ?

En tout cas c'est toujours mieux de se bouffer des cuisses de poulets soignés au "p'tites boulettes au sucre (qui soignent pas)" que soignés aux anxiolytiques et antibiotiques ...pas vrai Fox ? Non ?

Par contre l'effet Placebo sur les animaux...ça me laisse encore perplexe ! ...surtout sur les poules et poulets...qu'est-ce que c'est con !

M'enfin...

Le 28/08/2004 à 16h19 (212.47.***.***)
Fox - (confidence) -
Et aussi je ne peux pas taire ce qui me chagrine le plus à propos du sujet de ce débat... ("bad news from the stars")
Il y a 2 ans à cette période de l'année ma mère disparaissait à cause d'une pneumopathie. Le premier hôpital à immédiatement parlé de légionnelose. Le second (15 jours plus tard, alors qu'elle avait bien récupéré), parlait déjà vaguement, d'autre chose, et après une courte sortie où un généraliste lui a prescrit des antibiotiques (?) en oubliant le traitement parallèle pour les effets secondaires qui l'ont conduit au 3ème hosto (d'une autre région) là on avait d'autres préoccupations.

J'ai fait deux constatations : 1/ les cas individuels de légionnelose ne sont pas signalés (il faut atteindre la dizaine pour que les services médicaux, puis les journalistes (je les charrie, mais ils ont leur rôle à jouer ... ) informent la population. Toute la machinerie mortifère (usines, aérations etc.) peut continuer sans tracas majeurs à atteindre les santés fragilisées (notamment par la pollution) sans entamer les statistiques.

2/ Malgré les soins attentionnés de la quasi unanimité du "petit personnel" les malades sont traités vite fait, à la chaîne, comme qui dirait un peu "comme du bétail", à cause du sous-effectif des soignants. Incapacité patente. Ma mère m'a fait remarqué que derrière la porte de la chambre (pas trop visible pour les visiteurs) il y avait un "règlement" pour les "CLIENTS" (et non pas les "patients"... un peu comme à l'hôtel). L'hôpital c'est parfois le royaume de la désinformation, du mépris et de l'autorité... (plus il est grand plus ça craint semble-t-il). (Et vous savez, j'ai de qui tenir en tant que rouspéteur, comme "grande gueule" : Elle aussi n'aimait pas trop la fourberie et l'atteinte aux libertés individuelles Même l'incompréhension, ça avait le don de l'énerver... le manque d'empathie, quoi. )

Le 28/08/2004 à 03h05 (212.47.***.***)
Fox @ Lionel -
je ne dirai que 2 choses :
1/ tu n'as pas fini de m'épater !
(cf. les sous-titres ! c'est tout de suite plus limpide)

2/ je relève : "on peut douter que ce corps élémentaire et ses molécules H2O laissent la place à de tels mécanismes sophistiquées de mémorisation de molécules complexes en solution."
et je précise que je préfère croire que douter (en attendant de savoir). Le doute est paralysant, le savoir reposant. Mais l'action, la vitalité c'est ni l'un ni l'autre.
Par exemple on trouve tout-à-fait normal d'entendre France Inter alors que personne d'autre que soi n'est dans la pièce, avec rien de tangible d'autre que ce tuner (dont le volume est bien trop petit pour faire entrer un Claude Villers ou les choeurs de l'armée rouge...) Et l'on s'étonnerait que l'eau, elle qui est bien palpable (même si fluide), puisse avoir un comportement autre que chimique et moléculaire ? -à suivre-

Le 27/08/2004 à 23h40 (213.245.***.**)
Lionel @ Greg -
Merci à toi de ton appréciation ! Je balance de très gros pavés, que j'essaye de rendre abordables en prenant le temps d'organiser mes idées dans ma tête avant d'écrire et en faisant, après l'écriture, un travail complémentaire de mise en page/enrichissement, mais j'ai toujours un peu la crainte que ce soit tout de même indigeste !

Ta satisfaction et tes encouragements (il me semble que tu m'en avais déjà envoyé un par le passé, auquel je n'avais pas répondu) sont donc tout à fait gratifiants, merci... et à la prochaine sur ce thème ou sur un autre !

Le 27/08/2004 à 22h31 (195.93.***.*)
Greg - @lionel
j'adore ta maniére de synthétiser les débats! merci Continue comme ça!

Le 27/08/2004 à 20h13 (217.128.*.**)
Murielle - @Fox
Oui c'est un peu ce que j'ai voulu dire... suivant la réussite ou l'échec d'un traitement les avis changent forcément Mais il est vrai que la Vie est un bien précieux ! on est souvent prêt à tout pour elle non ? le pb est que le temps a aussi son importance

Le 27/08/2004 à 18h00 (213.245.***.**)
Lionel -
Homéopathie, médecine officielle, médecine officieuse, voilà un thème de débat intéressant et original sur le Bleu, lancé par Louis et qui me fait sortir de ma semi-retraite. Y a-t-il vraiment lieu d’opposer l’une à l’autre et d’énumérer des arguments pour déterminer quel est le "meilleur" type de médecine ? On sent bien dans les propos successifs de Louis même et dans ceux d’autres intervenants que ce n’est pas si simple et binaire. J’ai trouvé quant à moi fort justes, avec une remarquable économie de moyens, les quelques lignes proposées hier soir par "anne onyme" (dommage de ne pas signer une contrib si succinctement pertinente, ou bien est-ce toi, Louis, qui comme cela t’arrive parfois, prend plaisir à animer le débat de différents points de vue ? ).

L’erreur facile à commettre est de croire que, dans ce débat, on compare simplement deux techniques, deux ensembles de prescriptions. En réalité, ces deux corpus relèvent de deux ordres incomparables mais plutôt complémentaires, et le débat met en jeu bien plus que deux pharmacopées ou deux médecines, comme l’ont esquissé Greg, Steph, Cédric (en évoquant cette complémentarité possible), ou un peu plus Louis (en parlant de conformisme/anticonformisme et même en évoquant la religion). Une prise de position dans ce débat fait intervenir, au niveau individuel, 1) l’orientation identitaire de chacun ; elle relève également 2) de l’évolution historique vers plus de démocratisation, plus de pouvoir de l’individu dans sa propre vie par rapport aux institutions.

Deux grandes orientations possibles au niveau individuel

Ma femme Gena et moi avons ou avons eu tous deux un père médecin et en avons développé deux orientations au départ opposées par rapport à la médecine. Ca a sûrement à voir avec le fait qu’elle s’est largement opposée à son père tandis que je n’ai pas eu d’opposition forte au mien ; mais aussi peut-être avec le fait que les Américains, sur le plan rationnel, sont toujours plus pragmatiques, trop pragmatiques, excessifs au point de susciter le rejet. Bref, elle en a développé une défiance, une opposition à la médecine moderne du XXe siècle, qui s’est transformée il y a 15-20 ans en adhésion progressive à la plupart des médecines "douces", tandis que de mon côté, j’ai toujours eu une attitude de confiance, d’adhésion aux médecins, aux techniques, à la relation thérapeutique.

Cette orientation individuelle est donc déterminée par l’histoire de chacun et également par son tempérament, les valeurs, le rôle qu’il ou elle choisit de défendre prioritairement, consciemment ou inconsciemment (j’en dis un peu plus là-dessus en fin de contrib). Avec le temps, j’ai de mon côté commencé à dépasser mon positionnement d’origine et, sans le renier, à percevoir la complémentarité de cet autre ordre que représentent les médecines douces.

Une évolution historique de réappropriation de la médecine par les individus

Sur le plan historique, la médecine n’a pas échappé à l’écueil du scientisme triomphant des XIXe et XXe siècle. Comme le soulignaient notamment Ol’ et Anne Onyme, le plein avènement de la science moderne occidentale a permis des progrès incomparables de la santé et de la longévité des individus, il ne faut absolument pas l’oublier. Mais sa dérive, ç’a été le pouvoir du savoir, la condescendance des médecins savants vis-à-vis des patients censés être ignorants (chacun à sa place). Dans le cadre de l’autocritique occidentale généralisée des années 60 et de la poursuite de l'individualisation, l’avènement des médecines douces marque la revendication des individus de se réapproprier leur santé et leurs traitements.

Les deux ordres complémentaires du savoir et du croire

Il est temps, dans mon développement, de nommer ces deux ordres dont relèvent les deux types de médecines dont nous discutons. L’année dernière, dans le cadre d’une autre discussion, l’ami Fox avait fait valoir que l’inverse de croire, ce n’était pas douter, mais savoir. Il disait "inverse" mais il sous-entendait "complémentaire" yin-yangesque. Je crois que c’est là le noeud central de ce débat. Or les tenants purs et durs du rationalisme font l’erreur de croire (!) que le salut est uniquement dans le savoir et repoussent ce qui relèvent du croire avec dédain, tandis que leurs opposants sont souvent trop séduits au contraire par le mystère de l’irrationnel -- en quoi ils croient voir une plus grande profondeur -- et font l’erreur de vouloir à tout prix, et prématurément, trouver des preuves rationnelles à ce qui relève pour l’instant de l’autre ordre, celui de la foi, des rituels.

Mais… la magie d’hier est la science de demain

Cela dit, constatons que la frontière entre connaissance et croyance évolue. Pour paraphraser l’écrivain de SF Arthur Clarke, "La technologie avancée d’aujourd’hui est la magie d’hier". Tout l’aspect rituel, incantatoire, traditionnel, symbolique des médecines douces active des effets psychosomatiques qui font réellement du bien, que nous ne contrôlons pas encore vraiment, mais dont nous pourrions bien à l’avenir repérer les ressorts rationnels et en acquérir une maîtrise plus systématique.

Le placebo, ça marche. La foi aussi.

Deux de mes lectures récentes font état de ce dont parlait ici Cédric, à savoir la constatation rationnelle de phénomènes apparemment irrationnels. Dans le magazine Sciences Humaines de Mai 2004 (dossier "Les nouveaux visages de la croyance"), l’article "L’effet placebo" rappelle que cet effet (un patient croit ingérer un médicament qui n’en est pas un et s’en trouve tout de même mieux) a fait l’objet d’investigations scientifiques et fonctionne aux alentours de 20 à 30%. Et dans un passionnant hors-série de La Recherche de début 2004 intitulé "Dieu, la science et la religion", un article ("Dieu randomisé, en double aveugle, contre placebo") révèle que la foi, la prière et autres rituels ont aussi fait l’objet de quelques investigations scientifiques et fonctionnent apparemment encore mieux que les placebos ! (mais ça demande à être confirmé.)

Sachons toutefois raison garder

Si cette frontière entre connaissance et conviction est donc évolutive, il s’agit tout de même de raison garder, et de les distinguer en évitant d’aller plus vite que la musique. Comme le faisait valoir Ol’ Taniou sur la Bertiliste, en homéopathie, une dilution de 12CH, couramment pratiquée en France, signifie que, 12 fois de suite, on a dilué 100 fois la préparation à partir du centimètre cube (par exemple) de l’essence d’origine. Si je ne me trompe (vérifiez), ça veut dire que le centimètre cube d’origine est dilué au bout du processus dans (tenez-vous bien) un milliard de milliards de mètres cubes d’eau. Si on fait un calcul de concentration, on se rend compte qu’à cette dilution, dans le centimètre cube qu’on prélève alors pour faire les petits granulés blancs, il y a plus d’une chance sur deux qu’il n’y ait même plus une seule molécule de l’essence d’origine. Quant à la "mémoire de l’eau" qui serait censée rattraper le coup, on en attend encore une démonstration sérieuse et on peut douter que ce corps élémentaire et ses molécules H2O laissent la place à de tels mécanismes sophistiquées de mémorisation de molécules complexes en solution.

De même, je rappelle que la "réflexologie plantaire" qu’évoquait Louis pose que tous les organes et systèmes de notre corps projettent des sortes de méridiens ou de lignes de force qui se retrouvent tous sous la plante des pieds, celle-ci s’offrant ainsi comme une "interface utilisateur" permettant d’intervenir, selon le point que l’on masse, sur tel ou tel organe ou système. Là encore, absolument rien dans les connaissances scientifiques avancées d’aujourd’hui ne permet pour l'instant d’étayer une telle hypothèse. Ca ne veut pas dire qu’il faut en exclure définitivement la réalité, restons ouverts à ce qui nous est encore inconnu (= "agnostiques" au sens moderne et général), mais pour l’instant, c’est nettement de l’ordre de la croyance et non de la connaissance, et il est oiseux de prendre l’une pour l’autre.

Homéopathie : ce n’est pas le produit qui soigne, c’est le récit

J’ajoute, pour enfoncer le clou, que les dilutions en homéopathie varient d’un pays à l’autre. En France, on l’a vu, on pratique des dilutions élevées (9CH, 12CH), mais dans d’autres pays, on recourt à des dilutions décimales (dix fois x n) et non centésimales (cent fois x n). En d’autres termes, entre un Arsenicum 9CH pris par un Français et un Arsenicum 8DH pris par un Américain, il y a 10 milliards de fois plus de principe actif (arsenic) dans le second, et ils sont pourtant censés faire le même effet.

C’est bien une forte indication que ce n’est pas le produit qui soigne, la quantité est indifférente. Ce qui soigne éventuellement (mais sans la forte garantie du scientifique), ce n’est pas le rationnel, c’est l’imaginaire et le symbolique, c’est le récit qui entoure les médecines douces, leur pérennité apparemment immémoriale, les noms latins ou d’ailleurs qui forment un savoir empirique non réservé aux savants, les rituels, un riche et ancien humus culturel.

La complémentarité des récits rationnels et irrationnels

Une bonne partie du XXe siècle, le rationnel a manqué de cette profondeur "humaine", il a renié le croire (encore que Einstein, etc...) et il a attisé cette réaction d’un certain retour aux traditions. Mais l’orientation rationnelle est aussi un récit, charrie aussi de l’imaginaire et du symbolique, c’est même le soubassement de la Science-Fiction que nous sommes probablement ici un certain nombre à apprécier ; c’est le récit du progrès, du futur qui se construira -- peut-être -- par les techniques rationnelles, un récit qui a aussi ses grandes richesses.

Les deux grandes orientations que j’évoquais plus haut à propos de Gena et moi ne sont pas à opposer, elles sont complémentaires. Pour aller vite, l’irrationnel pose la permanence de l’être : tout est dans tout et les vérités à connaître sont connues depuis toujours, il s’agit de s’ouvrir à leur immanence et de sentir nos racines plongées dans l’histoire cosmique immémoriale. Le rationnel fait le projet d’avancer pas à pas dans la connaissance ; sans nécessairement nier la permanence de l’être, il se préoccupe d’actualiser ce qui est potentiel, de tracer de nouvelles voies, de définir des projets pour l’autre côté de la flèche du temps, pour l’avenir.

La complémentarité de ces deux orientations peut être traduite par un énoncé tout simple qui vaut pour nous tous, individuellement et probablement collectivement aussi : "Deviens ce que tu es".

Un 21e siècle de synthèse

Cette convergence/synthèse entre le savoir et le croire, le rationnel et le magique, le passé et le futur c’est, je crois, l’une des grandes affaires du XXIe siècle. Et il me semble, comme je viens d’essayer de le montrer en bien plus de lignes, malheureusement, qu’Anne Onyme, que la question médecine moderne/médecines douces gagne à être abordée dans cette optique et en oubliant les postures plus conflictuelles et oppositionnelles du siècle dernier.
-= Lionel Lumbroso =-

Le 27/08/2004 à 15h27 (212.47.***.***)
-

(hum, le coup de Benabar on te le fait combien de fois par jour ?)

Le 27/08/2004 à 15h23 (212.47.***.***)
Fox @ Murielle -
(... quoiqu'il en soit : "dis-lui-oui !" Murielle)

Le 27/08/2004 à 15h17 (212.47.***.***)
Fox @ Murielle -
j'ai comme l'impression que ton propre avis est "partagé" ... Tu veux dire qu'on lui a sauvé la vie in extremi, ou qu'on n'a pas fait ce qui fallait à temps ?(excuse moi, de te rebrancher sur un souvenir douloureux, mais en fin de semaine j'ai la comprenette qui savonne un peu ... qui patine, j'veux dire)

Le 27/08/2004 à 08h51 (81.255.**.***)
Murielle -
La multiplicité de nos expériences apporte forcément des avis partagés… Ma mère a tjours eu une santé fragile (1949, les moyens sont plutôt limités en cette période d’après guerre, c’est un jeune interne parisien, on habite l’est, qui trouve enfin d’où proviennent ses migraines et ses troubles visuels : tumeur à 11 ans ) . A 57 ans, son médecin traitant lui diagnostique une grippe, mais devant le peu de résultat de son traitement, je le rappelle, il me dit que chez une personne fragilisée c’est un peu plus long à soigner. Je demande donc un avis supplémentaire, après différents tests + une IRM, le diagnostic est sans appel : hydrocéphalie et opération dès le lendemain, depuis elle ne marche plus et ses facultés sont altérées.

Le 26/08/2004 à 19h06 (213.36.*.**)
anne onyme -
Sans la medecine "classique" mon fils qui a eu une appendicite serait mort. un point c'est tout. En plus ce n'est pas de la medecine "classique", tout les traitements sont modernes et les techniques recentes (surtout maintenant). Tandis que les sorciers existent depuis toujours. Ceci dit si ca vous soigne c'est tout ce qui compte. Il ne faut pas exclure un truc pour l'autre. Je crois que quand on souffre, il faut tout essayer.

Le 26/08/2004 à 15h19 (213.103.**.***)
cédric (dijon) @ louis -
Tu t'en ai complétement sortie de ta saloperie au fois ? Ma mère au eu le traitement durant une années compléte, maintenant le virus s'est "rendormi"... Une chance pour l'instant, mais elle doit etre suivie régulièrement... j'avais lu ici que tu avais fais le traitement seulement 6 mois ? Tu étais encore en traitement à l'époque ou il a réellement duré que 6 mois ? A par la fatigue énorme (morale et pysique) tu as ressenti d'autre troubles ?

Le 26/08/2004 à 15h03 (195.93.***.*)
jm -
Bah, je pense que la majorité des gens se tourne en premier lieu vers la médecine classique, et qu'elle n'a pas toujours derrière l'utilité d'aller voir chez la médecine parallèle.

Je crois aussi tout à fait à ce que raconte Nebo avec son histoire de produits au gingembre ou autres. Mais je l'interprète peut-être différement : un manque de tel ou tel produit, sel minéral ou que sais-je? peut être détecté par la médecine classique (prise de sang), ou bien supposé en regadant la tête du client par un type qui s'appiue sur pas grand-chose. Comme le produit est à priori inoffensif on risque rien en le prenant, et il soigne la carence (qu'elle ait été recherchée ou non à la prise de sang).


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