... Que dire Lionel? ... Voyons voir... Y'a p'tet un peu de ce que tu dis, car aujourd'hui on en est un peu la, ça commence à s'essoufler et a partir un peu en live au fur et a mesure que le temps passe... Je pense pas etre pessimiste car j'ai une certaine confiance en l'avenir, la question est que je ne sais pas quand certains changements fondamentaux s'opereront... l'Avenir est de toute façon tout sauf definie et precise alors soit.... J'ai enoncé quelques uns de ces changements dans ma contrib, comme toi fox et nebo dans les precedentes... c'est vrai que j'ai fait pas mal de digressions semble-t-il, mais à la relecture de mon message, ce sont juste des trucs qui se recoupent et qui me semblait important de signaler... d'ailleurs je le precisais : bon c'est pas ce que je voulais dire à la base, mais je vous en fait profiter, je pense avoir raison de le faire

Bon en gros, j'ai dit qu'en general, on semble un peu depassé par les evenements, que certains changements effectués lors des deux derniers siecles (surtout le XX) sont peut etre arrivés brutalement, en tout cas dans des conditions tres tendues, extremes, limite occultes (par exemple les debuts houleux de la republique, la II et la III, les revolutions indutrielles, l'OST pré-capitaliste, les guerres mondiales, le stalinisme, l'URSS, la Guerre Froide, le Viet Nam, l'Algerie etc... y'a qu'a voir la complexité des mouvements artistiques de la periode entre 1900 et 1945 pour etre assez large : tres revelateur! Regarde comme les toiles se complexifient, se remplissent de quelque chose d'indefinissable! Regarde encore la tour Eiffel, symbole de la modernité, peinte par delaunay, ça c'est tres parlant je trouve! Et le "retour" aux valeurs classiques pour Picasso apres le choc de la guerre, la peur, l'apprehension visionnaire, ou valeurs cubistes (je crois que c'est ça) et classiques se recoupent (voir ses arlequins)...Les travaux de Picabia, tout ces collages dadaistes, l'abstraction de la forme, le surrealisme.... regarde les changements dans le theatre, genre tres carré et rougoureux dans le passé, de Beckett, Alnouilh... regarde Sartre, Heidegger, la poesie engagée d'Eluard ou d'Aragon... il a bien du se passer quelque chose, un choc necessaire ou quelque chose comme ça ... En musique aussi tout a changé brusquement : les trucs de Dizz avec Chano Pozzo, le Free jazz... On peut continuer longtemps et j'espere etre concentré en ce moment, j'etoffe d'exmple pour que ça montre bien ce que je veux dire

Aujourd'hui je crois qu'une etape supplementaire s'y ajoute, sauf qu'on a pas encore tiré les enseignements necessaires du (des?) siecles passés, donc ça pose un probleme je crois... L'etape supplementaire, c'est entre autre l'avenement des medias (qui ne remplissent pas leur role basique, mais un role detourné : je te conseille vivement, j'ai pas lu, seulement des bribes, Ignacio Ramonet « La Tyrannie de la communication »), de la tele, l'interet dont je me sert en ce moment... Quand on regarde tout ça, il est evident de toute façon que le mur de Berlin allait chutter tot ou tard : une societé hermetique n'est plus possible aujourd'hui, et c'est un changement profond...

Je parlais aussi, a travers la litterature, de l'idée que maintenant l'Avenir est envisagé et scientifiquement et philosophiquement, c'est-à-dire du point de vue de l'ethique rigoureuse a laquelle on doit se tenir lorsqu'on parle de manipulations genetiques par exemple. Et aussi que maintenant la science doit s'accoupler avec la litterature, et vice versa, ce qui serait un progres incontestable mais non admis pour l'instant... il faut aujourd'hui faire une grande ronde...

On parle donc d'elevation du niveau de conscience, parallelement à une idée d'une certaine "vision" du monde... ok, si on veut... Comme chacun le sait, tout est allé tres vite durant le 20em siecle, et on est deja en retard par rapport au 21 que nous avons entamé...bon, y'a pas de honte non plus, le temps n'a pas le temps et n'a jamais le temps...

Bon maintenant il est monnaie courante d'entendre dire qu'il y a deux cerveaux pour ainsi dire : d'un coté le cerveau primitif, bestial, sadique et de l'autre coté, l'hypothalamus qui, plus tard, evoluera en possibilité d'altruisme, de rationalité et de compassion : cette theorie est claire : Nebo, c'est l'exemple vivant (non non, je te charie juste un peu cher ami, te surtout froisse pas ) d'ailleurs il reconnait que l'homme en est ainsi. Je crois avoir un peu avancé mon explication de la monstruosité commune souvent vue des plus grands dirigeants de la planete, ou un des cerveau est necessairement exlipsé, pour diverses raisons plus ou moins graves, selon le cas. Je m'explique tres vite. Au lycée on a reçu la visite d'un prof, pour nous presenter la prepa litteraire à laquelle j'accroche bien. Il nous a expliqué les differences entre la prepa de Besançon (donc la mienne) et celle d'Henry IV à Paris : une de ses anciennes eleves à fait cela : elle a tenu en tout et pour tout 1 semaine. La dedans, ils t'arrachent tes pages de cours pour t'empecher de reviser, ou te font bouffer une saloperie avant l'exam juste pour la course a ce dernier... impressionnant...pire qu'impressionnat : reel! Apres cela mute probablement en appat du gain et en ecrasants rapports de force (dont on parlait juste avant, ce qui laisse la theorie de Lionel bien trop "en avance" et, je pense, peu a l'ordre du jour car bien trop embryonnaire. C'est bien trop tot, pourtant on est bien au XXIe siecle...) imaginez la suite... A l'epoque, les lettres, ça s'appellait les "Humanités" non? ... bon c'est pas ce que je voulais dire à la base, mais je vous en fait profiter, je pense avoir raison de le faire meme si je me plante...

Des choses d'une portée incroyable se sont accomplis, on en mesure pas assez la consequence : je pense bien sur, vous l'aviez deviné, à l'avenement de la tele, et la circulation de l'info en general... Aujoud'hui, il est impossible de creer une societé hermetique, c'est a dire que maintenant une societé ne peut plus etre etanche, on le voit actuellement tres bien en France. Et je crois que, de ce fait, puisque une societé se contruit sur, pour simplifier de par mon manque de precision je le concede, la diffusion du reve, d'une ideologie, y compris dans un camp de concentration, dans un goulag ou n'importe quelle prison :

"dans une guerre ideologique, la diffusion du reve est l'arme la plus puissante" dixit le grand George Steiner

... et la télé joue donc un role primordial, de surcroit avec le journalisme/bizness qui, en gros, consiste à realiser du profit au detriment de la reele information, laissant le bluffe facile et tres commun (ceci s'operant en relation etroite avec les mentalités etablies, qui flashent direct, faute a l'impact d'une image televisée sur l'imagination masturabtoire pour etre clair... j'insiste sur le role predominant de l'image, car c'est bien la clé : j'etais suis au journal de mon lycée, j'ecrivais un peu dedans.... et on taffait comme des merdes pour en vendre 50 sur presque 1000 eleves. Pour carnaval, on a publié les images des eleves costumés, c'est vrai que ça procure mille fois plus de frisson qu'une poesie, et ben on en a vendu cette fois ci pas loin de 150, le triple! Dans la meme veine, on a des tele aux lycée, ou diverses informations circulent, dont notre projet musical dont steph et moi sommes responsables pour mettre à tous de s'exprimer un peu devant leurs potes, et ben personne la regarde jamais ou presque... mais aujourd'hui ont été diffusée les photos du carnaval d'hier, avec moi en John Travolta, pantalon taille 34 en cuir et tout , et ben la au moins 50 eleves bouche-bée devant les telé, plusieurs sont arrivés en retard en cours... incroyable! Big Brother est pas si loin)

Au niveau de la litterature aussi ça a bien changé. Pourquoi? Mais parce que maintenant la litterature contemporaine recule devant la grande metaphore de l'Avenir, qui est presque a chaque coup le sujet de nos debats, devant cette alliance magnifique, superbe, incroyable et passionnante entre la poesie et les mathematiques! L'un ne va pas sans l'autre, plus aujourd'hui! Et je prefere mille fois me tapper un bon Asimov, Huxley, Clarke ou Orwell plutot que Balzac... je crois qu'il y a une relation non negligeable. C'est grace a Nebo que j'ai decouvert ça, et ses liens sur Bohm, mais ça me semble primordial! C'est la meme chose pour Stephan Hawking et ses recherches sur la decouverte de la limite de l'univers en determinant quand à commencé le temps! Mais c'est sublime! Bon certes, y'a un p'tit coté mystique, ok, mais c'est un changement qui devrait se generaliser, conformement à l'evolution des mentalités qui doit s'opperer et qui, pour le moment, ne va pas dans le bon sens...

Pour reparler de ma vie, desolé mais la encore l'exemple est parlant, je l'avais deja dit d'ailleurs. Ca ce passait pendant une reunion sur "L'Avenir de l'ecole" (emouvant non? C'est bien franchouillard ça ). On parlait d'evolution de l'education, ou quelque chose du genre, j'avais pas parlé pendant 3 heures et d'un coup, un brin exedé devant leur volonté implicite de specialisation (devrais-je dire de cretinisation? Je crois en Erasme et l'Humanisme, voila la clé. Pascal aussi...) des eleves : "Il faut coupler Physique/Chimie et litterature, si bien en L qu'en S... Les L apprenent la vertue des Maths, en ecoutant Bohm et ses comperes et les S mettent un peu de poesie dans leurs calculs, si brillants soient-ils, en pensant bien fort a Rabelais, a Pascal, à Voltaire [(qui parle plus de science et de Newton dans ses Lettres Philosophiques qu'autre chose!)]... Mon prof de Français, et meme la salle en general, me regardant comme si j'étais un ... a la fin, on vient me feliciter parce que j'ai cité Bohm et exprimé grosso modo les implications philosophiques de ses theories...pff...preuve qu'ils n'avaient rien compris... tres tres dommage, mais cependant interessant à constater.

On sait depuis un moment qu'il y a beaucoup d'harmonie, précisément, entre nos visions du monde (Ach, Weltanschauungen !) respectives, et il est en effet excitant de dialoguer à nouveau sur ce sujet central, d'autant que j'ai l'impression nette que toute ces réflexions avancent ! Mais bon, note que je n'arrive pas en ce moment à caser une grande contrib par jour... on verra s'il y a quelque chose qui sort ce week-end (toutefois chargé en boulot).

Vite fait : on est tout à fait d'accord sur l'abandon (terme anglais en passant : letting go) ; c'est bien le concept/éthos (= comportement) qui correspond à cette posture originale et exemplaire du Christ et qui doit nous faire passer de niveau (le programme des réjouissances a été joyeusement publié avec un peu d'avance dans les années 60, mais la mise en place de l'Ere du Verseau mérite un vrai travail de fond de la troupe qui prend juste un peu plus longtemps que prévu )

L'isomorphisme (= "même forme" au niveau micro- et macroscopique ou du tout et des parties, principe de base des fractales) est en effet en général un concept séduisant et productif. Jusqu'où peut-il s'appliquer entre l'individu et la société ? Il faut voir/réfléchir. Mon référent en sociologie, Kaufmann, n'évoque pas pour l'instant de parallélisme entre le Tout-individu et le Tout-société, mais une succession historique :

Le holisme social primitif (du grec holos = "tout"), qui désigne l'organisation d'une société primitive où celle-ci est un organisme structuré et complet, chaque individu ne constituant qu'un rôle institué de cet organisme et pas encore un sujet propre, évolue depuis 3000 ans, sous des influences diverses dont l'individualisation est le tronc majeur, vers un holisme individuel actuellement en voie d'achèvement, un schéma dans lequel l'individu se détermine de façon quasi-autonome. Toi, en gros, on pourrait dire que tu évoques l'étape suivante de réarticulation d'un tout-individu et d'un tout-société. Il faut voir, continuer à rêver, c'est sûr, réfléchir, sans trop -- si tu me permets -- passer à la mesure 85 avant d'avoir joué les mesures 30 à 40 de la partition, si j'ose cette analogie musicale.

A part ça, j'ai passé la soirée d'hier avec un ami, excellent guitariste connu via Sean, Pascal Escoffier. Il a pas mal "fréquenté" le Bouddhisme, a rencontré plusieurs fois le Dalai-Lama, en même temps croit à un Dieu Créateur et la discussion a été bien intéressante et m'a permis de faire une bonne synthèse de mes idées actuelles. Si j'y arrive, j'essayerai de faire ici quelques couplets là-dessus, d'autant que ça pourrait répondre à ceux qui pourraient s'étonner de me voir parfois tenir les propos d'un athée résolu, à d'autres moments montrer beaucoup d'intérêt pour les religions, leurs apports, leurs symboles, et à d'autres encore évoquer résolument la foi comme principe central de vie.

Et pour terminer, c'est amusant et harmonieux : j'ai eu moi aussi hier l'occasion d'un petit repentir d'avoir renvoyé Blaise Pascal sur les roses, et ce qui est encore plus rigolo, c'est que ça a été en relisant le début d'un texte de Pierre Lévy -- dont Nebo nous a dit qu'il ne l'avait pas trop apprécié -- qui m'avait beaucoup touché et parlé. C'est un texte qu'il n'a pas publié, peut-être par "pudeur", intitulé "Ethique de l'intelligence collective", et qui débute ainsi (je vous l'enverrai éventuellement à toi et à Nebo) :

Les deux cités : fondements religieux du politique

Dans ses Trois discours sur la condition des grands, Blaise Pascal, reprenant une vénérable tradition chrétienne, distingue deux royaumes : celui de la concupiscence et celui de la charité. Le royaume de la concupiscence est régi par les appétits de gloire et de possession, par les ambitions, les haines et la recherche du pouvoir. C'est la cité des conventions, variables et temporaires, des hiérarchies et des classes sociales, le règne des apparences. Le royaume de la charité, en revanche, est fondé sur la générosité, la gentillesse, la puissance de créer, de connaître et de servir. Au-delà des apparences, des conventions sociales et des préjugés, toutes les âmes y participent à égalité du même principe transcendant.
[...]

"le conflit israélo-palestinien est au centre de l'actualité internationale depuis 25 ans"
Faudra-t-il encore attendre 25 ans pour que ces gens se comportent en adultes ! (25+25=50 : ça devrait le faire ...) Quand on revoit les actualités (un bien grand mot...) sur FR3 jour pour jour il y a 20 ans : rien à changer ! Mais "la guerre des 6 jours" (!) date plutôt de 35 ans, et l'irresponsabilité demeure (c'est toujours "la faute de l'autre", donc de personne !) (à 35+35 on devient vite gâteux ... faut faire gaffe !)

Croit-on que la PAIX sera... quand la Manche fusionnera avec la Mediterranée (cf. fonte des 2 banquises...) ? (autrement dit je l'espère -sans l'espérer- quand les poules auront des dents !)

Alors, tout de suite, là je perçois un paradoxe : le "religieux épidermique" (qui, dans mon esprit [incarné, à ses heures], s'absout des religions, des formalismes collectifs, et donc, par là reste empiriquement individuel, -OK- soit !) ne se dispense pas d'une évolution sociétale, à venir. Perpétuellement.
D'autant que l'évolution de la société peut être observée dans une optique similaire à celle utilisée en biologie ou dans toute science qui se penche sur "l'organique" au sens large. Ce n'est plus parallèle : c'est strictement FRACTAL ! (Quand le Tout est simultanément analogue à chacune de ses parties, puisque l'Élément est fait à l'image du Tout et réciproquement).
Le frisson que j'ai pu avoir à un concert digne de ce nom, je ne l'ai pas eu (ou pas le même du tout) à l'écoute d'un disque des mêmes artistes en studio, pour la bonne et simple raison que la vibration causale ne venait pas des amplis sur scène, mais du sentiment indéfinissable (mais forcément perceptible, parce qu'à l'évidence quasi-généralisé, bien que silencieux parfois) dans l'audience. C'est le fait même de le partager qui m'a fait frémir, sans doute. Même lorsque les musiciens étaient simplement en train de boire le thé sur la grosse caisse renversée (cf. le Floyd durant ses concerts des 70's évoquant toute la journée d'un individu [plutôt british somme toute...] )

De Spinoza à la sagesse orientale ce n'est pas un scoop, je te l'accorde - ce qui ne signifie pas que ce soit caduque : aimer la sagesse, philosopher donc, conduit inévitablement à vouloir goûter au délice des délices, à la richesse absolue, au plaisir suprême, tout ce qui peut être contenu sous ce magnifique substantif que, sous mes yeux ébahis et ravis, tu as définitivement saisi (sur ton clavier béni) H A R M O N I E !)
(On ne peut guère être harmonieux tout seul § !)
Il y a bien une"aspiration", mais un jour ou l'autre il y a intériorisation, satisfaction assouvie (puis expiration, il faut s'y faire). Cette respiration remplie les poumons, le cœur, le cerveau, et chatouille les doigts de pieds. C'est épidermique !

Ce qui me réjouit (puisque j'aime les paradoxes) c'est que la fin de ta contrib attire, appelle, ce que tu écartes, parallélises, à son début. Le discours de Jesus, validé par Gauchet, ne cherche pas autre chose qu'une généralisation de cet abandon que j'aime depuis quelques temps promouvoir. Rien de perso, finalement. Jouer collectif s'impose. Il ne réfute pas le rapport de force, il en dispense. Nuance. ("Rendez à César ce qui est à César" disait le barbu, "I mean money, toutes ces pesetas avec la tronche du sus-dit gravée dessus, et passons aux choses sérieuses, verticales, inspirées". Voilà le topo du Nazaréen, à mes yeux ...)

A propos : (autant pour moi...) Sœur Emmanuelle a réhabilité Blaise Pascal hier soir, en fait, elle en est folle (j'allais dire, bêtement, qu'elle l'adore...) Parce qu'il défend "la vraie vie", intérieure. Loin du paraître.

Ce n'est pas une pierre que tu jettes dans mon jardin, mais un oignon germinal : je suis un fervent adversaire de l'antagonisme (puisque je raisonne en ternaire autant que faire se peut), et la lutte de classe est une névralgie dont j'ai proposé l'antidote (au début du mois) en suggérant que la société française, toujours à la pointe de l'avant-gardisme politique, change ses pratiques sociales suivant un calendrier précis. En faisant appel au meilleur de chaque économie (parce qu' au bout du compte c'est de ça qu'il s'agit) successivement dans l'année, avec les plus performants des néo-néolibéraux et des proto-démocrates (non "chrétiens", mais syncrétiques, si possible), sub-communistes etc...
Ce qui me chiffone, ce n'est pas tant la distribution des richesses (sauf si elle est aléatoire, comme dans ces putains de communiqués pour le tirage au sort du vendredi 13 !! Dehors les sectes !!!!), que les mensonges qui vont avec. Ce qui me révolte n'est pas la connerie des vivants ; mais l'inutilité de certaines morts ... Ce qui m'attriste n'est pas la victoire sans partage du capitalisme, mais la stagnation induite dont il s'alimente (dans l'indifférence), la congestion puis la volatilisation des richesses (matérielles d'abord, puis culturelles ensuite, et sanitaires au final).
Sinon, ça baigne !

Lionel, tu vas bien au fond de ton idée : " Ce n'est pas quelqu'un qui va gagner, mais quelqu'un qui va perdre [...]" : eh oui ! La victoire est dans l'abandon, avec enfin la suprématie de la confiance. Se jeter dans une immersion solidaire, totalement. Le plongeon les yeux grands ouverts dans cette Grande Empathie appelée de mes vœux (avant les fêtes)(... de l'an 2000) !
Pour finir un exemple concret : la 1ère bombe atomique est typiquement le fruit d'une lutte d'egos (cf. livre de F.de Clozet about Einstein l'excentrique). En ce temps là, la recherche aux States, en Allemagne ou en France, avançait, pour savoir si la fission (au lieu de la fusion, hélas ) nucléaire pouvait (si l'on peut dire...) être une réaction EN CHAÎNE. Un français a trouvé une piste, on l'a dissuadé de la publier... et il s'est d'autant plus empressé de le faire, croyant qu'on voulait lui piquer sa découverte. Puis les autres se sont fait manipuler, on connaît la suite ...

Einstein (un juif "renégat") a pensé que Dieu ÉTAIT l'Univers (et non plus le Créateur), qu'il était là dans la Nature, ici et maintenant, et que donc toutes les théories qui lui venaient dans son inspiration (dans son sommeil dit-on) elles devaient être harmonieuses, "belles". Il les filtrait selon des critères disons... esthétiques, ne fouillant que s'il les trouvait conformes à l' Idéal divin vers quoi convergeraient tous les mécanismes, les rouages inconnus de notre monde. Si un principe ne lui paraissait pas joli, il le considérait comme "faux", et zappait. C'est comme ça que, très jeune, il a doublé tout le monde !

Guitouche | : Je reste assez proche de ton point de vue : l'artiste a le droit à l'erreur. Si je voulais être provocateur (mais là-dessus j'ai déjà donné) je dirais que là il n'y avait pas erreur (mais maladresse) (peut être). L'opinion consensuelle récurrente fait lamentablement abstraction que le sujet du "sketch" bâclé pour l'occase était de se foutre de l'extrême droite pareillement, en vilipendant la présence d'un arabe sur le plateau, et caricaturait le militarisme palestinien ou corse, quand il abuse des médias par ses prestations folkloriques armées (et cagoulées ; c'est-à-dire (ou à-ne-pas-dire ?) : "je veux me montrer mais je veux me cacher". Hypocrisie usuelle de la politique de stratégies, avec ses mystères, ses rois de la rhétorique ... et ses boucs émissaires)... Mais ... sujet bateau, vaste question : "peut-on se marrer avec tout, quand une part conséquente des impôts de l'occidental moyen est investi dans de l'armement ?"
C'est là que mon cœur saigne aussi ... devant le gâchis.

La Bible parle aussi de ce passage à une conscience supérieure au terme d'une guerre ultime, dite d'Armaggédon, durant laquelle aura lieu l'Apocalypse (en Grec : Révélation)...et ça ne se passera pas sans casse selon l'apôtre Jean (auquel est attribué cette Apocalypse) ...Il est dit que Dieu convoquera les Oiseaux des quatre coins de la terre pour se débarrasser des cadavres, tellement ils seront nombreux, et les morts n'auront pas même droit à une sépulture...il y aura du sang en torrent jusqu'aux genoux !!!! ...mais la Terre ne chancelera pas ! On peut aussi prendre cette apocalypse pour une guerre intérieure qui peut nous faire passer un cap personnel dans notre lutte vers un accomplissement plus lumineux de nous-mêmes, dans notre confrontation à nos ombres intérieures ! La Bible peut nourrir aussi un Agnostique comme moi...

Paix sur nous, pauvres brebis égarées !

Je suis content que mon mini-compte-rendu de lecture ait suscité ton intérêt et tes commentaires. Ton ajout me semble pertinent, mais je pense que ce dont tu parles participe moins d'une évolution globale de notre société (comme les 3 autres évolutions de Gauchet) que d'une sensibilisation individuelle progressive qui est à l'oeuvre depuis longtemps en parallèle, qui participe de l'individualisation graduelle multiséculaire et qui n'est en effet pas achevée.

Pour n'évoquer que les siècles les plus récents, déjà chez Spinoza, il y a cette belle évocation d'une essence "divine" qui est, pour reprendre ton terme, épidermique à tout et qu'il ne faut plus se soucier de localiser dans un improbable Créateur à figure humaine. Et puis les spiritualités et corpus de sagesse orientaux vont dans le même sens, celui de faire naître tout un chacun à l'harmonie et à sa recherche.

Donc je te suis, mais je ne mettrais pas ta phrase strictement au futur, c'est un mouvement en cours au niveau des individus. L'équivalent au niveau collectif, il me semble que ça reste cette "condition historique" de Gauchet, qui n'est pas encore bien avancée. Si la communauté des hommes, qui en a désormais les moyens, va peser plus nettement sur son avenir, cela ne pourra se faire que dans la cohésion, dans l'aspiration commune. Et ce lien moderne ne pourra se matérialiser -- c'est un petit caillou dans ton jardin en passant -- que dans l'abandon des idéologies de lutte des classes et d'antagonisme.

Dans la symbolique maintenant bimillénaire de l'homme moderne, en voie d'autonomisation, le Christ appelle à gagner en perdant ; à passer au niveau de conscience supérieur en refusant le rapport de forces. La nouvelle ère de l'homme ne se concrétisera qu'à mesure que cette éthique se répandra. Une autre citation de Gauchet à ce sujet, pour la route (p.100, c'est toujours moi qui souligne) :

Le Christ est l'un de ces messies dont l'attente se faisait si vivement sentir. Il s'inscrit intégralement à l'intérieur de l'histoire juive, il représente un certain accomplissement des virtualités ouvertes par la matrice monothéiste. [...] Mais ce libérateur messianique est un messie d'un genre très particulier, un messie à l'envers.

Car ce qu'il annonce, ce n'est pas la victoire sur l'occupant romain, dernier avatar en date d'une oppression familière, ce n'est pas la révolte, inutile, contre les dominations terrestres, c'est la sortie du monde où il y a des dominations. Il n'y a pas d'issue dans ce monde. [...] Le triomphe aura lieu sur un autre plan de réalité. Le vrai messie est donc un humble, le plus ordinaire des hommes. Ce n'est pas quelqu'un qui va gagner, mais quelqu'un qui va perdre [...]

Bon, il y a lieu de faire un peu le point. Moi, je ne suis pas intervenu directement sur ça, je suis intervenu sur l'échange entre toi et jc, après qu'il eut estimé que tes contributions avaient un côté "sombre". C'est mon avis aussi, et tu sais que ça fait un moment que je t'asticote là-dessus. Je suis persuadé qu'il n'y a pas de voie d'action efficace (la prise de parole publique étant déjà une forme d'action) dans cette posture (sens générique et non péjoratif) qui est la tienne, où le sujet estime qu'il fait tous les efforts possibles pour vivre dans une éthique responsable et rigoureuse, que ce sont la plupart des autres dont la conduite laisse à désirer ("L'enfer, c'est les autres"), et que plus généralement en raison de ce manque de rigueur généralisé, le monde se dégrade de plus en plus (je caricature un peu, mais en gros, c'est ce qui se dégage du fond de tes interventions). C'est d'autant plus dommage qu'avec ton souffle, ta passion, ta culture, tu pourrais avoir une action plus porteuse, plus positive sur les autres, plutôt que celle du sage sur sa montagne qui fustige les autres.

Aujourd'hui, ce n'est pas de coups de fouet dont "les autres" ont (nous avons) éventuellement besoin. Vraiment pas. Je pourrais dire que tu fais un peu la même erreur que Dieudonné, peut-être, mais ce ne serait pas gentil pour toi ni vraiment juste. Les coups de fouet, ils pleuvent de partout ! Ils en viennent à paralyser la plupart d'entre nous ou alors à nous anesthésier. On entend tellement de partout qu'on est nuls, veules, irresponsables, toujours coupables de quelque chose, c'est pas mal démobilisateur.

Je crois que ce qui est susceptible de vraiment aider, aujourd'hui, c'est au contraire d'avoir un discours nettement positif, mettre en valeur ce qui se passe de bien ou l'aspect positif de choses que l'on ne voit univoquement qu'en noir actuellement. Il t'arrive de le faire aussi, bien sûr, mais j'aimerais finir par te convaincre de mettre tes qualités plus au service de cette démarche-là.

Blaise Pascal : "La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. [...]"

Donc, pour remettre cette pendule-là à l'heure aussi : si je me range aux côtés de Fox pour estimer que Pascal ne peut plus être une référence majeure pour penser le monde d'aujourd'hui, contrairement à Fox, je signe cette réflexion de Pascal que tu as rapportée des deux mains. Elle me paraît extrêmement juste, et en effet toujours d'actualité, je t'en donne acte sans détour. Et pendant que j'y suis, je te remercie pour tes 2 magnifiques citations du Coran de la semaine dernière, qui éclairent l'Islam d'une autre lumière que celle que voudraient imposer les intégristes rétrogrades.

S'il y a un mec qui a vraiment fait preuve de bêtise, dans cette histoire, c'est Dieudonné. Je ne comprends toujours pas quelle était l'intention ; il hésite depuis quelques années entre humour et politique et ne trouve pas le bon ton, le bon mélange, il est lourd comme un éléphant borgne, contrairement à Coluche, par exemple, qui avait trouvé le ton juste et qui, même s'il était parfois lourd aussi, l'était toujours dans la bonne humeur avec toujours un quelque chose de pertinent.

Dieudonné, lui, s'est conduit de façon irresponsable devant tout le monde et il suscite logiquement, les réactions d'autres milliers d'irresponsables. C'était quoi, le sens de son intervention, exactement ? Il vit dans quel monde ? Il n'est pas au courant que le conflit israélo-palestinien est au centre de l'actualité internationale depuis 25 ans ? Il n'est pas au courant qu'un courant d'opinion massif estime qu'Israël a de lourdes responsabilités dans la perpétuation de ce conflit ? Contrairement à ce qu'il semble croire, le problème n'est pas du tout de réveiller par les provocations les plus grossières des consciences qui seraient assoupies. Le coeur d'une bonne partie de la planète, France comprise, saigne à cause de ce conflit interminable et très rude.

Penser dans ces conditions que ce qui peut aider à le résoudre c'est d'exciter les populations françaises et éventuellement par ricochet, internationales, comme on excite les chiens pour qu'ils se battent, kaï, kaï, kaï, c'est à mon sens d'une grande bêtise et d'une grande irresponsabilité. Et le truc, dans ces cas-là, depuis toujours, c'est qu'on récolte ce qu'on a semé : tu excites les chiens, la meute te poursuit. Dieudonné en est là, s'il en veut à d'autres pour ça, c'est qu'il n'a pas compris grand chose aux choses de la vie et qu'il n'est pas prêt de pouvoir aider les autres à y voir plus clair.

RRRRRRRRRRRRRRRhhhhhhhhhhhhhh....Attention, attention, ceci est un message du ministère de la connerie....(arf lequel?...)"Pour des raisons liés à l'insécurité que les textes antisémites du comique Dieudonné procurent, son spectacle a l'Olympia ce vendredi 20/02 est simplement annulé...." "Il arrivera un jour où les cons auront raison..." je crois que malheureusement ce jour est proche...hélas...Tv...M6...7h30...fin de l'édition du journal express du matin (pour etre expedier expressement antisemite m6 est assez fort oui....), juste après un reportage sur les candidatures impossibles de mégret et lepen (beuuuuuuuuuuuuuuuurk) dans les regions respectives où ils doivent se présenter...;c'est sur que là si t'as pas compris que dieudonné il est dangereux et antisémite... Après ? ben c'est les résultats de sport et la pub comme d'hab....va acheter ton baril de lessive et ferme ta gueule...mais surtout ne rigole pas a toute les blagues que tu peux entendre des fois que ton entendement ne te permettent pas de faire la part des choses...Mais quelle est cette mafia brumeuse qui censure dans l'ombre...? la "gestapo"? la "securitate"? la "world company"? la "politiquementcorrect"? la "bernadette"?

Marre marre marre et re...marre. demain soir je devais etre a l'omympia pour me fendre la poire...j'y serais po c'est sur...je m'en fumerai un gros, histoire de croire, quelques minutes, grace aux vapeurs cannabiques, que la réalité n'est pas si effrayante, que les artistes du rire qui restent (en restent ils?) sont des artistes à part entière (si tant est que l'on puisse encore l'être dans ce pays aujourd'hui...)ou simplement des guignols (pas de l'info) ou des fous du roi "Bernadettesarace Ière" (ben oui a coup sur si on creuse on se rendra compte que c'est un travlo).

Et la solidarité la dedans? depuis son derapage fogelien (encore un à qui je mettrais bien une claque tiens...aucun tact avec les gens qui n'en ont pas! cf son interview irrespectueuse de cette grande dame nommée Anemone!) dieudonné à reçu absolument tous les soutiens possibles et inimaginables...... Eeeeeuuuuuuh y'a eu euuuuuh le mien et pi c'est tout je crois.

Wolfie te préviens "aujourd'hui la réponse est non, mais demain?" L'eugénisme le mettrait de mauvaise humeur (une "humeur" qui se dit "mood", pas celle des médecins comme chez Molière ...) C'est un thème qui le rend prolixe (tant mieux !) : l'inconscient à tout crin, le surréalistique lipstick au baume du Perou !
Peut être même qu'il s'autocite quand il déclare "nous avons connaissance à présent de milliers de mondes à l'intérieur de l'homme, que toute l'œuvre de l'homme avait été de cacher" Opinion que je rejoins facilement quand mon clone d'ego me fatigue trop (à nier comme ça, avec entêtement, mon surmoi et mon subconscient) ...

Et Nebo a tranché et ne s'en plaint pas : "Sûrement pas ! Quand on croit en avoir terminé avec son Inconscient, lui n'en a jamais fini avec nous !" . Le 1er symptôme caractéristique d'une psychose (gravement plus pericoloso que la névrose chère au mouvement PANIQUE de Topor, Arrabal et Jodorowsky qui, comme Dali, ont cultivé leur paranoïa créative) c'est que justement le sujet n'en a pas conscience (même s'il en subit une certaine souffrance). Donc, se libérer de l'inconscient c'est "lui lâcher la grappe", formellement ! C'est le tenir pour respectable (le tenir à distance, catégoriquement ... le mettre en joue, affectueusement).
Captain Nebo souligne le poids patrimonial de nos cultures (pluriel de rigueur) dans cet inconscient collectif, sorte d'iceberg kolossal dont la partie cachée, (minime mais indispensable), est en chacun de nous.
Ce qui fait une liaison vertigineuse avec l'avantageuse synthèse qu'apporte Lionel essentiellement sur le travail de Marcel Gauchet, soucieux également de "condition historique".

"3 étapes de transmutation du religieux, l'une où le théologique se voit contraint [...] de générer du politique (naissance de l'Etat moderne, [...] ; la deuxième [...] ou le religieux se voit amené à générer du juridique ("les Droits de l'Homme" comme "religion" laïque) ; et la troisième, nous y sommes encore, où le religieux finit de se transmuter en "condition historique"

J'ai envie de rajouter le 4ème feeling prévisible : quand le religieux deviendra épidermique (c-à-d organique (carbone contre silicium) ... [L'estocade portée à Pascal (pas squale) est méritée ...et met de l'eau à mon moulin (qui se veut de son temps : avec capteur solaire, générateur réagissant aux marées, et tout le patacaisse ultra-utile )].

Et comme je m'en voudrais de ne pas mettre la main à la pâte (tout en fermant les yeux sur l'aspect "truandage" que cela impliquerait par rapport aux corrections de mes collègues sur les dissertes de Bibi et de ses camarades ...) J'y apporte mon grain de sel (le levain sans le sel ça ne donne pas tout le goût...) :

"La libération passe t-elle par le refus de l'inconscient?". On sent tellement que la question est posée dans l'attente d'une réponse par la négative, que j'ai envie de dire OUI , bien sûr !
La libération (de quoi ? comme s'interroge Wolfie fort à propos, mais passons...) passe bien par un élan protégé par ce garde-fou à l'aliénation, niché dans les strates profondes de notre conscience, comme une veilleuse à l'abri des courants d'air... par ce goût suave de la possibilité de refuser ÉVENTUELLEMENT, par "le refus de l'inconscient" invulnérable ! (l'inconscient est nourri du refusé, les messages en souffrance sont stockés dans l'inconscience usuelle, voire la BAL commune ... Bref : l'un ne va pas sans l'autre, et l'une ne va pas sans l'un : "le refus-de-l'inconscient" (en 1 mot) s'appelle la RÉSISTANCE ! - ce qui amène généralement la Libération ... quand "les français parlent aux français" et que les anglais laissent faire ...)