Venice se porte pas trop mal ! Le monstre sommeille et le réveil sera terrible ! Le Sauternes y aidera probablement !

Autrement, j'ai un probleme avec Nebo via Venice. Je me sens gêné de ne pas répondre à son invitation (le Sauternes est un entremetteur des plus convaincant.) Simplement, par lâcheté peut-être, j'ai peur de perdre ce sentiment de fraternité que je ressens. Une rencontre, soit tiède, soit décevante ne ferait que renforcer ma simili-misanthropie élitiste. L'expérience fait foi.

A vous, mes frères d'arme du royaume évanescent nommé verbiage.

Dans le même ordre d'idées, je regrette bien entendu les excès de langage, les détournements de mots, les amalgames douteux des discours gauchistes, en inflation ces derniers mois, dont "l'esclavage" de lolaz est un énième exemple. La contribution de Philippe Val sur le Rose était truffée d'excès de ce genre et Benoît y a apporté ici une réponse fort pertinente que je pourrais reprendre à mon compte.

En réalité, je crois que l'idéologie gauchiste produit trop de contradictions pour être productive. J'ai déjà évoqué ici la contradiction intenable entre l'approfondissement du droit et de la démocratie et la prétention à la "désobéissance civile". On peut également citer la contradiction entre le renforcement des libertés individuelles et la demande croissante de "maternage" par la puissance publique (une aliénation de la liberté, un renoncement de responsabilité). Et encore, quand je dis "maternage", c'est une façon douce de présenter les choses. Je pourrais aussi bien rebondir sur "l'esclavage" de lolaz en estimant que le discours gauchiste traduit une vision d'esclavage volontaire, de dépendance présentée comme indépassable, sauf par une mise en scène de révolution à la fois romantique et suicidaire (cf. les suicides de festivals de cet été).

jpr nous donne un exemple clair de cette demande et de ce choix de la dépendance en proposant : "[ils] feraient mieux de donner du taf' à tout le monde". Non, le travail ne se donne pas comme ça, sauf peut-être pendant une brève période en régime communiste, dans le cadre d'une expérience qui a montré clairement ses limites.

Les gauchistes ont qualifié cet été "d'accord scélérat" un aménagement qui a le mérite de préserver le régime des intermittents. C'est dire combien on est dans la guerre des mots et dans la mise en scène spectaculaire plutôt que dans le commentaire pertinent. On a beaucoup évoqué "les 507 heures" à travailler pour bénéficier du régime ; on a moins fait remarquer que cela représente, à 35 heures par semaine, 3 mois et demi de boulot à temps plein ou bien, étalées sur 11 mois, 11 heures par semaine. Même si je sais bien qu'on ne peut pas tout à fait comparer engagements d'intermittents et travail salarial, que cela ouvre droit à 10 mois d'indemnités au lieu de 12, c'est loin d'être un scandale, et au contraire, ça reste une belle aubaine qui n'existe dans aucun autre pays.

Plutôt que France d'en haut / France d'en bas (quelle expression malheureuse qui n'a pas pour moi de substance réelle), il y a peut-être une ligne de partage entre ceux qui bossent et s'assument du mieux qu'ils peuvent et ceux qui sont en demande excessive et dans le renoncement de responsabilité. Tenez, le chauffeur de taxi qui nous a ramené l'autre jour de Roissy bosse 11 heures par jour 6 jours par semaine, parfois 7, soit une moyenne de 2 fois 35 heures par semaine, il a 56 ans, et il est content, il me l'a répété plusieurs fois !

Dans le même ordre d'idées, nous sommes probablement nombreux ici à porter un projet musical et à faire notre affaire de le mener à bien, sans demande excessive à la communauté. Je sais que c'est déjà le cas de Nebo et de moi : c'est ce qui nous tient le plus à coeur depuis entre 20 et 30 ans, on a un boulot par ailleurs pour faire vivre une famille en attendant que ça aboutisse, et on n'essaye pas de faire pleurer dans les chaumières de manière indigne sur notre cas.

C'est probablement largement l'envie qui est à la base de ces demandes excessives. Le décalogue (nom savant des Dix Commandements), une base de l'éthique, nous prévient contre sa suite logique, la convoitise. Et puis on constate une tendance à la déresponsabilisation étonnante, puisqu'apparemment, certains en sont par exemple à reprocher au gouvernement de ne pas avoir rappelé à tous qu'il était important de boire quand il fait chaud. Un rêve de zombies à qui on doit donner toutes les instructions nécessaires à la vie et qui n'auraient plus aucune question à se poser eux-mêmes, devenus de parfaits robots ?

"La perspective d'un plan «Marshall» pour les maisons de retraite rend ce secteur d'activité encore plus attractif.

Les fonds d'investissements, toujours à la recherche de bonnes opportunités, ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Ils sont de plus en plus nombreux à racheter des établissements pour personnes âgées, à l'instar du holding financier Batipar qui vient de reprendre en association avec la banque Morgan Stanley, le groupe Serience. En rapprochant ce dernier d'un autre grand réseau, Finagest, Batipar possède aujourd'hui une quarantaine de maisons de retraite. Dans le sillage de cette opération, la vente de Medica France, numéro deux du secteur avec 74 établissements recensés en France, est sur le point d'être bouclée. Là encore, ce sont des financiers qui tiennent la corde. La transaction se monte à plus de 150 millions d'euros, soit l'équivalent du chiffre d'affaires réalisé l'an dernier par Medica France.

Pourquoi un tel engouement sur un secteur qui, de prime abord, n'a rien d'attrayant ? «Rentabilité, sécurité et visibilité», répondent de concert les financiers. Une participation dans ce type d'établissements leur assure en effet une rentabilité d'au moins 15% par an.

En outre, le risque de faillite est réduit sous l'effet conjugué du vieillissement de la population et de la pénurie des maisons de retraite en France. Enfin, l'âge moyen des personnes qui se trouvent dans ces résidences dépasse les 80 ans, une population qui devrait doubler au cours des dix prochaines années. Une visibilité sur le long terme que peu de secteurs industriels sont capables, à l'heure actuelle, de garantir à des investisseurs. La Bourse l'a aussi très vite compris quand en 1998, Medidep, aujourd'hui numéro trois du secteur avec une soixantaine de résidences, est venu se faire coter sur le nouveau marché. Aux sirènes de la nouvelle économie, les boursiers ont préféré les 60% de croissance annuelle d'activité affichée par le groupe. Grand bien leur en a pris, puisqu'en l'espace de cinq ans la valeur de Medidep a été multipliée par six. L'an dernier, Orpéa, le numéro un du secteur en France, a lui aussi rejoint la Bourse."