Bien vu Lionel !
Et l'idée qu'entre l'élitisme (manipulateur) et le médiocrate (revendiqué), il y a la *familiarité* est une trouvaille 3D/non-manichéenne qui m'enchante : on y trouve le chaînon manquant à ce binôme conflictuel / cliché, en particulier : l'aliénation consentie ou provoquée d'un côté, et l'orgueil rigide lié au pouvoir en face, sont ainsi disturbés par le trublion familier. Voilà un 3ème élément, qu'il conviendrait de développer... de vive voix, ça serait l'idéal ... et de circonstance pour un tel sujet ! "autant que faire ce pneu")

J'avais l'intention de faire encore une contribution assez longue, partant de notre échange sur les 2 degrés ou 3D du discours/point de vue de "l'honnête homme" moderne et en profitant pour répondre à Nebo à propos de Nietszche (qu'il ne peut plus être question, me semble-t-il, de ne prendre qu'au premier degré). Mais je n'ai plus tout à fait la volonté de prendre à chaque fois les 1 à 2 heures nécessaires... j'ai besoin de ce temps ailleurs. Et puis mon sentiment est que nous avons bien fait valoir nos points de vue depuis 5-6 mois et que le mien est maintenant bien connu.

Nous voyons très largement les choses de la même façon, Fox, mais il se trouve que les quelques points sur lesquels je ne te suis pas sont des points qu'il est important, dans ma vision/projet, de contester. Il en est ainsi de ta "révolte froide", que je récuse comme posture d'avenir (la "dictature à abattre", c'est celle de tous ceux qui veulent abattre quelque chose !). La posture d'avenir pour moi, c'est le "constructif", l'amplification du positif. Pour changer d'ère, pour accomplir la "mutation anthropologique" annoncée sans ambages par notamment Michel Serres et Pierre Lévy, il y a bien des points de vue anciens qui doivent sauter. On ne changera pas le monde (en bien) contre qui que ce soit, désormais, mais avec et pour tous.

Tout ça n'est pas évident, c'est entendu. Parmi les poids qui nous retiennent, il y a la problématique universelle et pesante de l'identité, qui nous taraude depuis longtemps. Au moment où la question de la supranationalité (ingérence, gestion des phénomènes au niveau mondial) s'impose aux Etats jusque là censément souverains, l'individu est confronté, logiquement, à la question de la "supra-identité", c'est-à-dire de l'identité universelle d'être humain, non plus porteur d'une seule culture géographiquement confinée, mais de potentiellement toutes.

Sur ce plan, mon sentiment est que, face aux enjeux d'aujourd'hui, tout projet identitaire moins ambitieux que ce projet universaliste est rétrograde. Je note ensuite qu'une des incarnations les plus dommageables de la quête identitaire, c'est l'élitisme, qui est multiforme et bien plus répandu qu'on l'admet généralement. Il est présent chez Nietzsche, évidemment, c'était un des axes de ma réponse prévue à Nebo ; et sa judéophilie que tu réhabilites, Nebo, est à lire notamment selon cet axe de l'élitisme (quel paradoxe bien [trop ?] humain de dire que "Dieu est mort" et d'en pincer secrètement pour les dépositaires officiels de l'élection divine originelle !). Mais l'élitisme le plus moderne, par exemple, ça a été au cours des dernières décennies celui des bien-pensants, des intellectuels ne pouvant se penser autrement que comme doués d'une lucidité dont le bon peuple resterait privé.

Cela dit, l'élitisme est à la baisse depuis 2 siècles, c'est clair. Logiquement, la valeur amenée à le supplanter est quasiment son opposé : la familiarité ; et celle-ci, logiquement toujours, est à la hausse depuis 2 siècles (et le tutoiement révolutionnaire).

A l'évidence ces bertiforums ont su depuis presqu'un an, échapper à la facilité polémico-polémique, aux "crêpages de chignons" (d'autant que la mode est plutôt au défrisage, ou aux locks hirsutes), ils sont passés au travers des divisions formalistes.
Il s'agit donc bien là de condensation des idées, qui sinon se volatilisent chez tout un chacun qui ne se donne pas la transcription comme fixatif. (Parce que mes bouts de papier, je finis toujours par les paumer, tandis qu'ici je m'y retrouve davantage, et comme personne ne semble être véritablement dérangé par cette glose, je continue de "faire montrer" mes tergiversations, sans aller me faire voir...)
Fugaces impressions, chez le sage-vacataire, qui restera franchement nébuleux, superficiel, osons le dire : volatile dans son comportement hiératique (yeah rat hic, plus que moi, c'est dire ! ), voire très space... (mot nouveau pour *surréaliste*. Hum, à propos, le pillage du fond André Breton, comme celui de musées irakiens, ça craint ! Étêtage provoqué dans le jardin des idées. Rémission du passé, équivaut à = amputation du futur.
Mais ça craint peut être moins que la razzia des hôpitaux, où là on touche le grelot !!! Qui va racheter un bloc opératoire au marché noir, qui ? C'est le Professor qui vous l'demande : des "touristes américains" en goguette, des hooligans expatriés, ou des journalistes mal payés voulant se recycler ? (peut être marre d'être littéralement embrigadés, avec vrai parcours du combattant (en uniforme) au pays, pour pouvoir couvrir l'événement ensuite à l'étranger).

Bonjour Lionel, pas de polémique en dehors du forum (désolé, je n'ai pu ouvrir les éléments joints et donc répondre en dehors de ce vecteur).
Pour répondre rapidement, S.F.: K.Dick, Spinrad, Silverberg, Moorcock, Le Guinn (je passe les Tolkien et autres Herbert évidents).
Musique: Laibach, Rammstein, Alizée, Burt Baccarach (je passe les Classiques évidents). Lecture: Céline, Pratt, Schopenhauer, Brontë, Thomas Mann (à la volée en oubliant certainement quelques principaux).
Voilà, cher Lionel, vous avez quelques informations.

Puisqu'on fait le point, rappelons nous aussi la prestation de Wolfie 1er qui fait voyager de Bali au Pays des Amazones, en passant par les pâturages low-tech !

(En cas de misunderstanding, au cas où, je rétorque : le "repli nombriliste et identitaire" que j'évoquais ne concerne pas la nécessité de préserver, chacun dans son terroir, les racines patrimoniales. Je ne confond pas les véritables identités patinées par le temps, (éprouvées - une foi pour toute...), et les "cœurs de cibles" des "quartiers", ou les jihads de superettes (avec majorettes ?), comme les sionist-prides, comme les défilés de Jeanne d'Arc devant la Foire du Trône, [alors que c'est à Old Orléans, que par la donzelle foulés, resplendissent encore ses pavés]...)

... En parlant de poêle (et de charbon), l'État aurait les moyens de se payer un porte-avions, et il faut payer 30 euros à E.D.F./G.D.F. si on veut faire vérifier son installation du gaz ! (Je croyais que la sécurité était LA préoccupation du gouvernement ! J'avais cru entendre... plus d'une fois).

En tout état de cause _ le challenge du noyau, le défi nucléaire _ ne doit pas profiter de la situation (et le Gaz devrait davantage se la jouer profil bas). Rien ne saurait masquer que la guerre est le paroxysme de la POLLUTION à un instant t ! (Les derricks qui crachent leurs flammes sont un rappel que les USA n'ont pas ratifié le traité de Kyoto : ils se torchent avec chez eux, pourquoi faire autrement chez les autres ?)Ah, quand je pense que l'humanité se conchie dessus, encore à son âge ?! (sic)

Telle quelle ... l'idée de l'abolition du manichéisme, (comme étouffoir de jalousie dans le paradigme stroboscopique) sous forme d'anecdote en lumière tamisée : et si un concept flirtait avec ma cousine Vérité ? A moins que ce ne soit son contraire patibulaire, qui sorte ce soir ma soeur Conviction ? Alors à qui dois-je filer les clefs du camping, (puisque c'est à moi de les porter, depuis que ces furies décanillent sans sac-à-main) ? Manichéisme = mentalité de groom (si ce n'est de porte-clefs, plus mal connue...)

Pour le berticafé philosophico-politique, dès que mon conapt sera sur une orbite favorable, pour une matérialisation après teleportage biotronique je n'dis pas non. Surtout si j'ai retrouvé mon écharpe. En attendant restons sur le 6ème continent : celui du compagnonnage virtuel. (Le 1er en fait).
"Faute de merles... ..."

(Nebo c'est quoi ton mail déjà ? (j'ai une hypothèse Nietzschienne mais c'est peut-être un gros plantage... je préfèrerais l'exposer in a private way... tu trouveras le mien à la fin du lien-annexe de l'autre fois... )

Pour les "justifications", amis, pardonnez-moi, mais certaines d'entre elles s'imposent! Elisabeth, la soeur de Nietzsche a eu le droit à des funerailles Nationales sous le troisième Reich...elle est morte dans les années 30 (Nietzsche, lui, est mort en 1900...il n'a pas eu le temps de voir avec dégoût se réaliser toute l'HORREUR qu'il avait préssenti dans ses écrits), elle a reçu le père Adolf aux Nietzsche-Archiv de Weimar, a tenu des discours salissant sur la Philosophie de son Frangin (Philosophie à laquelle elle entravait que dalle! Je le répète.) pour l'orienter dans le sens qui convenait à ces malades sanguinaires, elle s'est empréssé d'OFFRIR la canne du Philosophe à Hitler qui lui s'est empréssé de se faire photographier avec son air sombre et grave de possédé au côté du buste de Nietzsche. Propagande quand tu nous tiens! Les S.S. avaient des maximes notées sur les murs de leurs dortoirs, la plupart émanant des livres de Nietzsche. Comme : "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort!"

La suite on la connait tous! 50 à 60 Millions de morts lors de la seconde guerre mondiale! Les camps de la mort... des villes rasés! Les vacillements des civilisations Européennes...et la mise au rencart d'une Civilisation Universelle diversifiée, aux différences conjuguées et UNIFIÉE! Alors, les gars, ...excusez-moi encore...mais d'avoir lu ce Monsieur qu'est Nietzsche, il est de toute première nécéssité pour moi de mettre les points sur les "i" en ce qui concerne cette récup' horrible (je crois que c'est clair) et de tout faire pour que l'honneur de cet homme, non seulement Philosophique mais aussi humain, soit sauf !

Il y a même mieux, je trouve : les 3 principaux débatteurs de ces derniers mois, à force de retourner avec entrain au charbon sans trop se répéter, ont largement pu établir les identités de leurs points de vue, à coups de "oui mais moi je pense que..." (en gros) ; Nebo a lâché le morceau entier (il s'appelle "Son of Nietzsche") et toute la culture qui va avec ; Fox fait des commentaires fouillés sur chacune des 6 dimensions de sa pensée hexadimensionnelle ;o) (oui, je sais tu enfonces ma 3D de méthodique un peu besogneux -- et merci de ton commentaire là-dessus, btw) et ces commentaires, il le dit lui-même, n'ont jamais été aussi clairs.

On choisit ses amis mais malheureusement pas sa famille! Et puis un artiste quand il est mort, s'il a laissé des oeuvres en chantier, inachevée et empoussiérées, il ne faut compter ni sur la famille, ni sur les "amis", ni sur les petits dévots moralistes pour assurer une bonne relève! Y'a qu'à voir dans la musique ce que ça a donné! Dans la littérature la merde a été constante avec, entre autres, les "Mémoires" de Casanova! (Mal traduites, arrangées pour ne pas choquer!), Aragon et je ne sais plus quelle oeuvre Libertine qu'il a du oublier car il a eu LA TERRE ENTIÈRE CONTRE LUI et l'ombre du Parti Communiste veillait sur sa pauvre conscience qui a finit par se soumettre! Flaubert, néttoyée par sa Cousine, je crois... etc... etc... La merde, quoi!

Prof. Fox, les explosions identitaires sont un signe des temps! C'est la GRANDE RÉACTION face à l'inconnu... Période intense de mutations...le meilleur, comme le pire peuvent en sortir. C'est à nous tous de rester vigilants pour que le meilleur Possible en sorte! Certes, ce n'est ni simple et c'est de moins en moins évident...car les choses deviennent de plus en plus compliquées! Mais il finira bien par sortir de l'Océan de merde qui nous entoure, le continent tant désiré que nos yeux fatigués guettent dans nos nuits écarlates, à bord de ce navire, vieux rafiot malade, bastringue désenchanté qui prend l'eau et qui peut couler à n'importe quel moment! Pour cela, le savoir est une arme et des penseurs comme Nietzsche, pour moi en tout cas, incarne des voies à envisager et à étudier...en tout cas, ses écrits, son parcours unique en son temps (rejet de la gloire Wagnerienne qu'il aurait pu embrasser...il était très proche de Richard Wagner, avant de rompre avec lui dans une violence passionée car il ne partageait ni son pan-Germanisme...ni son anti-Sémitisme)...refus de briller à l'Université (Prof en Suisse, chaire de Philologie alors qu'il avait tout juste 27 ans)..;et vie de Nomade, dans le sud de l'Europe, Italie, Nice...à la recherche du "Grand Midi"...Loin du Nord pesant et de la "bête à corne" Germanique, comme il se plaisait à l'appeller!

"Ce que l'Europe doit aux Juifs? Beaucoup de bien, beaucoup de mal et surtout ceci, qui relève du meilleur et du pire, le grand style en morale, la majesté redoutable des exigences infinies, des symboles infinis, le romantisme sublime des problèmes moraux, c'est à dire ce qu'il y a de plus séduisant, de plus capiteux, de plus exquis dans ces jeux de couleur et ces séductions dont le reflet embrase aujourd'hui le ciel de notre civilisation européenne, un ciel vespéral et qui peut-être va s'éteindre. Nous qui parmi les spectateurs sommes des artistes et des philosophes, nous éprouvons à l'égard des Juifs de la reconnaissance." (Par delà Bien et Mal)

"Ce furent des libres penseurs, des savants, des médecins juifs qui maintinrent le drapeau des lumières et de l'indépendance d'esprit sous la contrainte personnelle la plus dure; c'est à leurs efforts que nous devons en grande partie qu'une explication du monde plus naturelle, plus raisonnable, et en tout cas affranchie du mythe, ait enfin pu ressaisir la victoire, et que la chaîne de la civilisation, qui nous rattache maintenant aux lumières de la civilisation gréco-romaine, soit restée ininterrompue. Si le christianisme a tout fait pour orientaliser l'Occident, c'est le judaïsme qui a surtout contribué à l'occidentaliser à nouveau ; ce qui revient à dire en un certains sens à rendre la mission et l'histoire de l'Europe une continuation de l'histoire grecque." (Humain trop Humain)

"Croyez-moi: cette invasion répugnante de dilettantes rébarbatifs qui prétendent avoir leur mot à dire sur la "valeur" des hommes et des races, cette soumission à des "autorités" que toutes les personnes sensées condamnent d'un froid mépris ("autorités" comme Eugen Duhring, Richard Wagner, Ebrard, Waund, Paul de Lagarde - lequel d'entre eux est le moins autorisé et le plus injuste sur les questions de morale et d'histoire ?), ces continuelles et absurdes falsifications et distorsions de concepts aussi vagues que "germanique", "sémitique", "aryen", "chrétien", "allemand" - tout cela pourrait finir par me mettre vraiment en colère et me faire perdre la bonhomie ironique avec laquelle j'ai assisté jusqu'à présent aux velléités virtuoses et aux pharisaïsmes des Allemands d'aujourd'hui. Et pour conclure, que croyez-vous que je puisse éprouver quand des antisémites se permettent de prononcer le nom de Zarathoustra ?" (Lettre à Theodor Fritsch -29 mars 1887)

Dans sa correspondance :

"Il y a quelques temps, un certain Theodor Fritsch m'a écrit. En Allemagne, il n'existe pas d'engeance plus impudente et crétine que ces antisémites. Je lui ai adressé, en guise de remerciement, un beau coup de pied en forme de lettre. Cette canaille ose prononcer le nom de Zarathoustra ! Immonde ! immonde ! Immonde !"

Dans sa correspondance, encore:

"à l'instant je fais fusiller tous les antisémites."

Dans sa correspondance, encore et toujours! :

"Quel soulagement que de rencontrer un Juif parmi les Allemands! Que d'abrutissement, que de cheveux filasse, que d'yeux bleus; quel manque d'esprit..."

Par contre, je ne vois pas pourquoi tu dis qu'il s'est suicidé! Ha ha ha ha! Tu dois confondre avec quelqu'un d'autre. Nietzsche a sombré dans la Folie! Il a été recueilli par sa Mère et Sa soeur (QU'IL DETESTAIT! Il faut lire ce qu'il écrit sur elles dans son autobiographie "Ecce Homo")...comme il n'avait que de rares instants de Lucidité, il n'avait pas vraiment le choix. Il a passé les 11 dernières années de sa Vie dans les brumes de la folie. Sa salope de soeur s'est bien occupé de lui! Elle n'a pas simplement pris soin de lui...elle a pris soin de ses écrits! Anciennement marié à un anti-sémite notoire, elle s'est empréssé de "corriger" certains de ses écrits pour les orienter dans le sens de ses idées à elle! Dés le début du 20Ème Siècle, des intellectuels s'aperçoivent de la supercherie et dénoncent la manipulation! Malraux, Gide, Bataille, Hermann Hesse et Thomas Mann, Stefan Zweig! Il faudra attendre les années 60/70 avec les travaux de Deleuze et des Philosophes Colli et Montinari(ces deux derniers ont accès aux Nietzsche archives de Weimar...à l'epoque en Allemagne de l'Est), pour que la supercherie depuis longtemps soupçonnée soit enfin révélée! C'est ainsi que Nietzsche est encore présenté, à cause de l'Ombre de sa Soeur, comme un précurseur du Nazisme!

Un très belle Biographie sur Nietzsche a été écrite par Daniel Halévy (un juif), qui le présente comme un anti "anti-sémite" redoutable! Il faut jeter un oeil aussi sur les écrits de Jean Pierre Faye consacrés au Philosophe, où il montre comment l'Anti-semitisme apparait en Allemagne dans la deuxième moitié du 19 ème Siècle (il existait depuis toujours, mais à ce moment des pseudo-théoriciens tentent de lui donner une assise "scientifique"...bbbeeeuuurrrrrrk!) , comment ça devient une "mode", et comment Nietzsche vomit tout ça! Son meilleur ami, Peter Gast, était Juif!

Ceux qui n'aiment pas Nietzsche aiment à tirer des phrases de son oeuvre, hors contexte, pour le présenter comme un autoritaire, anti-semite, etc... Mais il faut distinguer dans son oeuvre son attaque à l'égard de la MORALE JUDAÏQUE (puisqu'il attaque avec Violence toute la morale Judéo-Chrétienne sur un plan Philosophique!) et son admiration pour le peuple Juif (peuple Aristocratique par excellence, selon lui, voir ce qu'il dit sur les juifs dans "par delà bien et mal")...

J'ai découvert Nietzsche à 17 ans! Et à 37 ans c'est le seul Philosophe qui ne m'a à aucun moment déçu et quitté! J'ai lu tous les livres "officiels" sortis de son vivant...C'est une source inépuisable de reflexions, connectée à la réalité! Par son intermédiaire je me suis intéressé aux Philosophes pré-Socratiques, à Spinoza, au cas Wagner, etc...

C'est aussi un auteur qui, contrairement à ce qu'on pense, est très facile à lire...MAIS TRÈS DIFFICILE À COMPRENDRE. Il pense souvent CONTRE LUI-MÊME, CAR IL N'ÉTABLIT PAS DE SYSTÈME (...genre..."j'ai trouvé, voilà la solution"...), IL N'ECRIT QUE PAR APHORISMES! Il peut dire "blanc" à propos d'un sujet, et quelques pages plus loin à propos du même sujet dire "noir"... Il n'est pas du tout Manichéen...encore moins binaire! Parce que la vie n'est pas Manichéenne et binaire!

Guy Debord, par contre s'est flingué car il avait une maladie irréversible liée à son alcoolisme! Mon cher Felix, on peut ÉVALUER des faits, car confrontés à des chemins il nous faut faire des choix, mais ne JUGEONS pas trop vite les actes libres de personnes comme Guy Debord! Il s'est flingué car il était condamné!

Le manichéisme est en 2D, la représentation (fierté démocratique, alibi libéral) ne se montre jamais de dos (prudence ou décence ?), et rarement de profil (excepté le dimanche). L'idéologie a détrôné la philosophie/sciences fondamentales, bien sûr, mais le marketing (aux items plats) a remplacé l'idéologie. L'apparence sauve la mise. Croit-on.

En effet, à force de creuser le sillon, le sillon finit par se creuser. Et c'est ça le pire. La méthode Coué ne devrait être autorisée qu'en auto-application... Pas en tribune internationale. Alors il serait peut être temps que l'Élite officielle se paye, je ne sais pas... rien qu'un Atari d'occase, pour pouvoir s'approprier la vision 3D que le moindre mouflet à intégré comme ressort de son imaginaire fantasmagorique, comme colonne vertébrale de l'appréhension de son monde réel, à peine ébauché (sans mal, sans peine) pour sa part. Cela afin de ne pas être pris de court quand sonnera l'heure de (se) composer avec la 4ème dimension : LE TEMPS ! (élastique comme un chewin'gum, mais inflexible comme un boomerang). MEMORABLE.
Car le problème c'est que précisément le récit, fictif, et le discours "responsable" se confondent, bloqués au 1er degré. Sans profondeur (de champ = 3D). ("Vu à la télé", c'est authentiquement criant de vérité ! - "c'est dans les journaux", c'est donc délicieusement faux. Et vice-versa du fiel...)
Un manga 2D n'est pas un film d'animation (3D ou 4D=[3D+(1D=t)]).
On a envie de croire que notre vie est audacieuse, inimaginable, et le catastrophisme polymorphe parvient si facilement à réveiller le récit amorphe, sans effort, de nos survies post-modernes.
Mieux : par procuration, on se convint de vivoter utile. Pas nécessaires, mais presque. Responsables par défaut, en creux. Ce qui maintient la lueur humide dans les regards presqu'abattus, {à bout portant, par les écrans (plasma, de papier de riz, ou les écrans de fumée, coupe-feu)}, ce n'est plus "la vie rêvée", c'est le rêve de la vie...
Avant la télévision il y avait un paravent dans le salon. On se mettait à poil de l'autre côté, à la moindre occasion, plutôt que de jouer les zappeurs devant l'exhibition. Un "écran"... c'est fait pour cacher initialement.

Et le malheur c'est que tout ce capharnaüm pseudo-idéologique s'arroge le droit non seulement de changer d'heure 2 fois par an, mais de nier globalement la direction du temps, l'indéfection furieuse du "long terme", c-à-d de l'Histoire. Prévoir (dans le meilleur des cas de conscience professionnelle ou politique) n'est pas semer, ça n'est pas générateur, cela reste simplement un signe d'éveil, de non-sidération (qui s'appuie sur la confiance non pas tant en l'avenir que dans la naïveté présumée de son auditoire).

Le futur fait peur ? Il risque d'être accusateur ? ... Pas compliqué : on le remplace par le ciel bleu (ou gris souris).
Je déteste cette nouvelle façon qu'ils ont de tailler les arbres en les étêtant, j'abomine cette mode de fortifier l'épaisseur en supprimant la cime, plutôt que d'élaguer en hiver, tout bêtement, comme leurs ancêtres, et les ancêtres de leurs ancêtres, et les ancêtres de leurs ancêtres, et les ancêtres de leurs ancêtres etc.

Alors, spécialement pour toi, Ami :

«Aucun gouvernement n'avoue aujourd'hui qu'il entretient son armée pour satisfaire à l'occasion ses envies de conquête. L'armée doit, au contraire, servir à la défense. Pour justifier cet état de choses, on invoque une morale qui approuve la légitime défense. On se réserve ainsi, pour sa part, la moralité, et on attribue au voisin l'immoralité, car il faut imaginer celui-ci prêt à l'attaque et à la conquête si l'État dont on fait partie doit être dans la nécessité de songer aux moyens de défense. De plus on accuse l'autre qui, de même que notre État, nie l'intention d'attaquer et n'entretient, lui aussi, son armée que pour des raisons de défense. pour les mêmes motifs que nous, on l'accuse, dis-je, d'être un hypocrite et un criminel rusé qui voudrait se jeter, sans aucune espèce de lutte, sur une victime inoffensive et maladroite. Dans ces conditions, tous les États se trouvent aujourd'hui les uns en face des autres ; ils admettent les mauvaises intentions chez le voisin et se targuent de bonnes intentions. Mais c'est une inhumanité aussi néfaste et pire encore que la guerre, c'est déjà une provocation et même un motif de guerre, car on prête l'immoralité au voisin et, de ce fait, on semble appeler les sentiments hostiles. II faut renier la doctrine de l'armée conçue comme moyen de défense tout aussi catégoriquement que les désirs de conquête. Et viendra peut-être le jour grandiose où un peuple, distingué dans la guerre et la victoire, par le plus haut développement de la discipline et de l'intelligence militaires, habitué à faire les plus lourds sacrifices à ces choses, s'écriera librement : " Nous brisons l'épée ! " - détruisant ainsi toute son organisation militaire jusqu'en ses fondements. Guidé par l'élévation du sentiment, se rendre inoffensif, tandis qu'on est le plus redoutable - c'est le moyen d'arriver à la paix véritable qui doit toujours reposer sur une disposition d'esprit paisible, tandis que ce que l'on appelle la paix armée, telle qu'elle est pratiquée maintenant dans tous les pays, répond à un sentiment de discorde, à un manque de confiance en soi et dans le voisin et empêche de déposer les armes, soit par haine, soit par crainte. Plutôt périr que de haïr et que de craindre, et plutôt périr deux fois que de se laisser haïr et craindre, - il faudra que cela devienne un jour la maxime supérieure de toute société établie ! - On sait que nos représentants du peuple libéraux manquent de temps pour réfléchir à la nature de l'homme : autrement, ils sauraient qu'ils travaillent en vain s'ils s'appliquent à une diminution graduelle des charges militaires. Au contraire, ce n'est que lorsque ce genre de misère sera le plus grand que le genre de dieu qui seul puisse aider sera le plus près. L'arbre de la gloire militaire ne pourra être détruit qu'en une seule fois, par un coup de foudre : mais la foudre, vous le savez, vient des hauteurs.» (Nietzsche ; « Le voyageur et son ombre », aphorisme 284)