Tout le plaisir est pour moi…
C’est surprenant cet échange ouvert à tous qui aurait pu n’être qu’épistolaire.
Je voudrais faire comprendre, à tous, à quel point cette cerise, déposée par Venice, sur notre gâteau a été très importante, au-delà de la musique…
Dans cette année scolaire 92/93, je repique ma terme, Steph suis un chemin normal 2de, 1ère et terme dans la même classe que moi et Duf repique sa première année de BTS. J’arrive dans un nouveau lycée, en pensionnat (je connaissais déjà le pensionnat, c’est fort et c’est soudé le pensionnat), avec une forte impression d’homogénéité par le mélange, nous allons des petits banlieusards parisiens comme moi, jusqu’aux petits beauvaisiens un peu bourgeois. Il y a une réelle mixité filles et garçons de tous horizons confondus. En somme, pas d’étiquette et c’est très important ce « pas d’étiquette ».
Comme je l’ai écrit précédemment, on monte rapidement un petit truc Steph, Duf et moi. Steph aux claviers, il a une formation classique par le conservatoire et un répertoire qui va donc du classique jusqu’à Metallica (si, si !!) en passant par Elton John et Lennon. Duf, lui c’est la basse et le chant avec un répertoire 70’/80’ comme moi, avec une grosse dévotion au new age et Cure en particulier. Moi c’est la guitare aux affinités Beatles, Stones, Police et Téléphone rien d’extraordinaire en fait. On se complète assez bien (même très bien avec le recul et l’expérience d’aujourd’hui).
Cette année là, je joue ; on joue dans tous les sens du terme. On joue pour nous, pour les autres chaque occasion de faire de la musique se fait dans l’échange et dans la simplicité avec les copains du lycée. Pendant le déroulement de l’année scolaire chaque événement est prétexte à faire un set. On fait carrément Juke Box, les copains viennes nous voir pour chanter un titre de leur choix, Julien veut faire une reprise des Béru et Roger (prononcé à l’américaine Rooogeeer) nous fait un truc de folie sur Break on Through. Dès décembre on monte déjà deux ou trois compos. L’année se déroule super bien, nous sommes partagés entre cours et musique. On ne se pose pas de question entre nous trois, nous savons très bien que se sera éphémère, après le mois de juin on ne se verra plus, c’est inéluctable. On n’en parle pas et nous profitons à fond de chaque moment passés ensemble.
Au mois de mai, il me semble, arrive ce truc improbable qui nous tombe tout cuit dans le bec : faire la première partie de Venice. On ne touchait plus le sol quand on jouait au bahut. Mais là il a fallu vite remettre les pieds parterre pour faire quelque chose de propre. Stress et trac nous submerge le jour du concert de Venice, mais comme je l’ai déjà dit ca c’est super bien passé car nous avons été pris totalement en charge par les membres de Venice et en particulier par Nebo pour ce qui me concerne. Ces gars ont fait en sorte de nous accrocher une méga banane jusqu’aux oreilles. Cela a été pour nous l’apothéose d’une super année musicale…
Je fais 1,75 m pour moins de 70kg à l’époque, Nebo c’est environ 1,90m avec le format deuxième ligne de rugby, autant dire qu’il est impressionnant. Et pourtant il est ce qu’il a répondu à Louis.
Nebo je t’ai croisé une fin d’après midi et le temps d’un concert, mais ton comportement m’a marqué à jamais. Ta disponibilité, humilité, simplicité je ne les ai pas croisés souvent chez d’autres musicos pro ou semi-pro. La vie de groupe ce n’est pas toujours simple, alors quand ca coince je repense à cet événement là, pour remettre un peu de graisse là où il faut.
Pour te paraphraser :
C’est cool, parfois, de rencontrer des artistes qu’on ne connaît pas…
Je dis tout ca sans cirage de pompe, hein, c’est juste des souvenirs inoubliables maintenant… mais sur le coup, quand ca se passe super bien ca fout la Gnac…
Merci pour tout, Nebo.
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