Excellent, l'humour corrosif anglais appliqué à "face de bouc", merci Olivier !
Sinon, c'est vrai qu'avec Larsen, on a peu discuté récemment des réseaux sociaux (RS), de Facebook (FB), de l'évolution que tout ça lui inspire pour ici, et c'est vrai que le sujet est au very top de l'actualité d'Internet ces derniers temps. Si ça ne t'embête pas, camarade, je vais livrer mes réflexions là-dessus ici, puisque la discussion y a commencé et y chauffe.
Moi, j'étais inscrit sur Facebook depuis un an, mais je ne m'en servais pratiquement pas. J'y étais (et aussi sur Viadeo et LinkedIn), parce que comme Gratteuse et bien d'autres, il me semblait qu'on ne pouvait pas totalement faire l'impasse sur ces nouveaux réseaux d'un point de vue professionnel... et peut-être personnel, fallait voir. Les signaux qui me venaient de FB étaient un peu contradictoires. D'une part, ça semblait le plus perfectionné et le plus généraliste des sites de RS, mais d'autre part, ça dégoulinait de partout de gadgets idiots en tous genres ("Vous venez de subir une morsure de vampire infligée par votre ami XXX" ! Tu le crois ? Moi, je le croyais pas !!), une espèce de Disneyland des RS dans le mauvais sens du terme. Quasiment à fuir...
Et puis ils ont dû comprendre qu'il valait mieux mettre la pédale douce sur les conneries ; une nouvelle version du site est apparue il y a quelques semaines, plus sobre, et dans le même temps, on a senti que la crête de la vague FB commençait à sacrément dérouler, avec de plus en plus de gens qui y déboulaient. Ça m'a titillé les neurones et il y a 15 jours, il m'a semblé comprendre le sens du truc. Depuis, je m'y suis mis activement.
Je vous livre ce que j'ai compris : Facebook est un outil de convergence de différentes tendances qui sont à l'oeuvre ces dernières années : chat, messageries instantanées, intégration des différentes MI d'une part ; auto-publication, MonBlog, MaMusique, j'existe-aux-yeux-du-monde-et-j'ai-des-trucs-à-dire d'autre part ; forums, discussions, communautés virtuelles, sentiment d'appartenance à des groupes en troisième lieu.
C'est le prototype -- ou peut-être un outil déjà assez abouti, faut voir -- de coprésence instantanée et continue de tous dans la cybersphère mondiale. Est-il utile d'ajouter qu'avec un programme pareil, on est nécessairement dans le compliqué à plusieurs titres ? 
Inventaire des effets porteurs et des problèmes...
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Effet porteur n°1 : Les messages instantanés ne s'adressent plus seulement à des individus mais à des groupes. En adressant un petit mot mi-blague mi-info à, mettons, mon pote Vivien, j'interagis avec lui seul. En modifiant légèrement le même mot, je peux le destiner à tout un groupe d'amis. J'informe, je signale ma présence, je sollicite éventuellement des réponses de plus de monde.
Effet porteur n°2 : Comme j'ai différents types d'amis, je suis informé des micro-événements relevant de différents "life styles" : les ados de 15 ans comme mon fils cadet et ses amis ; les étudiants de 20-25 ans comme Jean-Charles, Coco ou d'autres ; les jeunes parents bien branchés sur leurs jobs de 35 ans ; etc. D'un coup, mon "champ de vision" s'élargit, c'est du live et ça pulse à différents rythmes, sur différentes "musiques", selon différentes perspectives selon l'âge, le groupe, etc. Corollaire A : Il importe de diversifier largement son panel d'"Amis" pour bénéficier de tous ces goûts bien panachés et ne pas tourner en rond sur un seul mode.
Effet porteur n°3 : Les différents types/cercles d'amis sont amenés à interagir. Puisque je suis tenu informé de ce que font mes amis, je vois leurs interactions publiques avec leurs propres amis qui ne sont pas les miens ; certains échanges vont m'amuser, m'inspirer un commentaire, je vais me mêler à l'échange ; peut-être que ça ne constituera qu'un clin d'oeil passager, ou peut-être que ça débouchera sur quelque chose de plus substantiel.
Effet porteur n°4 : Je peux produire, exprimer, publier, des articles, des photos, des liens, des musiques (?), créer des genres de forums, toujours dans ce même "lieu", et ce sans avoir, comme jusqu'à maintenant, à créer mon blog, mon site, etc.
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Bon, il y a de quoi faire et je vais m'arrêter là pour ce soir, suite probablement demain, avec l'assez gros morceaux des problèmes que ça pose et les suggestions. Facebook, c'est la concrétisation de la pulsion fusionnelle qui est en chacun de nous, et à ce titre, c'est à la fois porteur et jouissif d'une part, mais aussi délicat à manier et potentiellement explosif de l'autre !
